Quand je n´ serai plus malade, quand je remarcherai sur l´eau
Dans un grand silence froissé seulement d´oiseaux
Quand je briserai les vitres au bout de mes sons
Quand je n´ serai plus malade, quand nos vies couleront comme l´eau

Quand je n´ serai plus malade, qu´on l´osera vivant et chaud
L´amour et qu´il passe mais précieux comme l´air et l´eau
Quand je ne voudrai plus mesurer mes émotions
Quand je n´ serai plus malade, quand je n´entendrai plus raison

Quand je n´ serai plus malade, je nagerai la tête sous l´eau
Les poissons sauvages me diront les mondes profonds
Avec des tendresses d´algues et des gestes doux
Quand je n´ serai plus malade, on pourra respirer partout

Quand je n´ serai plus malade, je vous baignerai dans ma nuit
Pluvieuse et brillante comme je l´aime sur Paris
Jambes de faïence et noire la soie sous la pluie
Quand, tenue dans ton regard, je cesse de me fuir

Quand je n´ serai plus malade, quand j´ ferai plus l´économie
Des sentiments forts, de ma passion ni de mon cri
Quand j´aurai perdu toutes les clés de mes abris
Quand je n´ serai plus malade, j´habiterai toute ma vie

Quand je n´ serai plus malade, qu´enfin j´aurai envie de tout
Quand ma faim immense ouvrira des brèches partout
Jusque dans nos plus lointains refuges, nos tabous
Quand nos amours, mes amours, seront beaux comme nous