La margelle
by Anne Sylvestre
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Aux douze coups de minuit
Ma femme tomba dans un puits
Depuis lors, époux fidèle
Je soupire sur la margelle
Et pour tromper mon chagrin
Je fredonne ce refrain :
Ah, si j´avais une corde!
Eperdu d´ miséricorde
J´ crois que rien n´ pourrait m´empêcher
D´ m´en aller la repêcher
Je ne mange plus depuis
Qu´elle baigne au fond d´ ce puits
Et je veille en sentinelle
Sur le bord de la margelle
Mais sans vouloir me vanter
Je me dis en vérité
Que si j´avais une échelle
Brûlant d´amour pour ma belle
J´ m´en irais sans plus de discours
Rapidement lui porter secours
"Qu´on me donne un prompt appui!"
Gémit-elle au fond du puits
Et moi, redoublant de zèle
Assis près de la margelle
Je lui chante doucement
Pour apaiser son tourment :
Ah, si j´ possédais un treuil!
J´éviterais un triste deuil
Car je saurais, n´en doute pas,
T´épargner ce pénible trépas
Puis, jugeant que je ne puis
L´abandonner dans ce puits
De temps en temps, je l´appelle
Penché par d´ssus la margelle
D´ailleurs, j´ me fais un devoir
De n´ point perdre tout espoir
Preuve que les gens secourables
Sont précieux pour leurs semblables
Et les assistent sans faiblir
Jusques à leur dernier soupir
Ma femme tomba dans un puits
Depuis lors, époux fidèle
Je soupire sur la margelle
Et pour tromper mon chagrin
Je fredonne ce refrain :
Ah, si j´avais une corde!
Eperdu d´ miséricorde
J´ crois que rien n´ pourrait m´empêcher
D´ m´en aller la repêcher
Je ne mange plus depuis
Qu´elle baigne au fond d´ ce puits
Et je veille en sentinelle
Sur le bord de la margelle
Mais sans vouloir me vanter
Je me dis en vérité
Que si j´avais une échelle
Brûlant d´amour pour ma belle
J´ m´en irais sans plus de discours
Rapidement lui porter secours
"Qu´on me donne un prompt appui!"
Gémit-elle au fond du puits
Et moi, redoublant de zèle
Assis près de la margelle
Je lui chante doucement
Pour apaiser son tourment :
Ah, si j´ possédais un treuil!
J´éviterais un triste deuil
Car je saurais, n´en doute pas,
T´épargner ce pénible trépas
Puis, jugeant que je ne puis
L´abandonner dans ce puits
De temps en temps, je l´appelle
Penché par d´ssus la margelle
D´ailleurs, j´ me fais un devoir
De n´ point perdre tout espoir
Preuve que les gens secourables
Sont précieux pour leurs semblables
Et les assistent sans faiblir
Jusques à leur dernier soupir