Le lanceur de couteaux
by Anne Sylvestre
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Elle était pailletée de neige
Dans son justaucorps incarnat
Dans ses yeux brillaient des manèges
Mais jamais le cœur lui tourna
Il était saupoudré de lune
La mèche sombre et l´œil diamant
Dans ses mains, toute une fortune
De poignards aux manches d´argent
Il dit "Viens, tu seras ma cible
Devant ton regard indicible
Jamais ma main ne tremblera
Je te contournerai, ma Dame,
Et de la pointe de mes lames
Rayonnante, tu sortiras"
Dans son maillot cousu de givre
Elle crépitait de blondeur
Elle se retenait de vivre
Ses rêves la gardaient ailleurs
Quand elle décochait des sourires
Plus affûtés que ses couteaux
Il avait la rage d´inscrire
Une autre marque sur sa peau
Comme un reflet que l´on efface
Il se tenait à la surface
De ses yeux couleur lac gelé
Il eût voulu boire à la source
Mais il n´avait d´autre ressource
Que sa froideur ensorcelée
En voyageant de ville en ville
Elle faisait battre les cœurs
Elle se laissait clouer, docile,
Mais son visage était moqueur
Quand une lame plus perfide
Venait la frôler de trop près
Elle demeurait impavide
Et jamais ne se retirait
Dans un pays plein de fontaines
On la porta comme une reine
On lui déroula des tapis
On lui joua des sérénades
Dans son coin comme un chien malade
Tout le jour, il fut accroupi
Quand au soir cessa le tumulte
Elle se dressa devant lui
Son regard était une insulte
Son sourire incendiait la nuit
Il prit sa lame la plus belle
La soupesa, la fit briller
Lui fit jeter des étincelles
La planta dans son propre pied
Le sang coula mais pas les larmes
Il avait dénoué le charme
Qui le tenait au chapiteau,
Dieu protège les infidèles!
On n´entendit plus parler d´elle
Il partit avec ses couteaux
Pourquoi je vous ai parlé d´elle?
J´avais la mémoire fidèle
Quand j´étais lanceur de couteaux
Dans son justaucorps incarnat
Dans ses yeux brillaient des manèges
Mais jamais le cœur lui tourna
Il était saupoudré de lune
La mèche sombre et l´œil diamant
Dans ses mains, toute une fortune
De poignards aux manches d´argent
Il dit "Viens, tu seras ma cible
Devant ton regard indicible
Jamais ma main ne tremblera
Je te contournerai, ma Dame,
Et de la pointe de mes lames
Rayonnante, tu sortiras"
Dans son maillot cousu de givre
Elle crépitait de blondeur
Elle se retenait de vivre
Ses rêves la gardaient ailleurs
Quand elle décochait des sourires
Plus affûtés que ses couteaux
Il avait la rage d´inscrire
Une autre marque sur sa peau
Comme un reflet que l´on efface
Il se tenait à la surface
De ses yeux couleur lac gelé
Il eût voulu boire à la source
Mais il n´avait d´autre ressource
Que sa froideur ensorcelée
En voyageant de ville en ville
Elle faisait battre les cœurs
Elle se laissait clouer, docile,
Mais son visage était moqueur
Quand une lame plus perfide
Venait la frôler de trop près
Elle demeurait impavide
Et jamais ne se retirait
Dans un pays plein de fontaines
On la porta comme une reine
On lui déroula des tapis
On lui joua des sérénades
Dans son coin comme un chien malade
Tout le jour, il fut accroupi
Quand au soir cessa le tumulte
Elle se dressa devant lui
Son regard était une insulte
Son sourire incendiait la nuit
Il prit sa lame la plus belle
La soupesa, la fit briller
Lui fit jeter des étincelles
La planta dans son propre pied
Le sang coula mais pas les larmes
Il avait dénoué le charme
Qui le tenait au chapiteau,
Dieu protège les infidèles!
On n´entendit plus parler d´elle
Il partit avec ses couteaux
Pourquoi je vous ai parlé d´elle?
J´avais la mémoire fidèle
Quand j´étais lanceur de couteaux