Je m´étais promis de me tenir bien sage, barricader mon cœur dans un gros bout de glace
Ne plus jamais donner les clefs de ma maison à tout le sexe mâle et tous les cupidons
Mais j´ai pas eu le temps d´ tricoter mon armure, que dans ma carapace j´ai fait une fissure
J´ai pas donné mes clefs, mais j´ai donné mon nom, fallait pas s´étonner qu´il soit sur mon paillasson

Dis-moi à quoi tu joues, mon cœur, à te donner du mal pour faire mon bonheur?
Dis-moi, faudrait faire attention, à te donner des droits sans autorisation

J´ai oublié de te donner mes règles et mes choix et mes vœux en matière d´amour
T´es pas censé inventer, composer et n´en faire qu´à ta tête, et n´en faire qu´à ton goût

J´avais prévu le pire, envisagé le drame, parié, signé, juré, pour du plus jamais ça
Refusé fermement toutes les invitations de tout le sexe fort, qu´il soit brun ou blond
J´ai pas eu le temps d´ tricoter mon armure qu´il me fallait déjà rafistoler mes blessures
Il était compétent et bien beau spécimen, un peu trop séduisant, pas vraiment célibataire

Dis-moi, qu´est-ce que tu fous, mon cœur, à te donner le droit de faire mon malheur?
Dis-moi, tu mettrais la sourdine, ça ferait pas de mal pour simplifier ma vie

Tu m´enquiquines à vouloir décider, à vouloir te mêler de mes élans d´amour
Faut pas te croire obligé d´ me jeter dans les bras du premier que tu trouves à ton goût

J´ me suis fait une raison de son incompétence, j´ai fermé ma maison et tout ce qu´il y a dedans
J´ai bâillonné mon cœur et tous mes états d´âme, j´ me suis payé des fleurs et des tonnes de mouchoirs
Et puis j´ai pris le temps de tricoter mon armure, de me glisser dedans, de trouver la fermeture
On aurait pu me dire que c´est pas vraiment drôle de partager sa vie avec un cœur d´artichaut

Dis-moi, as-tu fini, mon cœur, à te donner le droit pour faire mon bonheur?
Dis-moi, ça doit faire quelque chose de n´avoir plus le droit, de n´avoir plus de rôle

T´es relégué au fin fond du désert, j´ m´en balance de tes choix, tes histoires d´amour
Tu peux pleurer, t´emballer ou te taire, on n´aura, toi et moi, jamais les mêmes goûts

Brun ou blond, ça n´est pas la question
Mais grand ou vieux, je ferai de mon mieux
Mais blanc ou noir, ce sera mon histoire
Mais vrai ou pas, toi, tu ne t´en mêles pas