Les rapaces
by Barbara
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M´ont tous connue, connue avant,
Ils s´en rappellent,
Au temps de l´eau et du pain noir,
Sans mirabelle.
Ils ont tout partagé :
Leurs tartines beurrées,
Ont couché dans leur lit
Mes longues insomnies
Et j´ai beau, j´ai beau chercher,
En vain, j´appelle
Mes souvenirs du temps passé,
Mais infidèles,
Je n´ai pas souvenir, du moindre souvenir
Du paysage
De leur visage.
Ils étaient beaucoup moins nombreux,
Je m´en rappelle,
Au temps de l´eau et du pain noir
Sans mirabelle.
Ils ne me devaient rien.
Qu´ils ne regrettent rien
Mais qu´ils ne viennent pas
Raconter qu´autrefois,
Ils m´ont, souvenez-vous,
Bercée sur leurs genoux,
Les ra, les ra, les rapaces,
Les ra, les ra, les rapaces.
Ils m´inventeraient, pour un peu,
Quelle indécence,
Les premiers mots, les premiers jeux
De mon enfance.
M´ont connue à Passy,
M´ont connue en Bavière
Ou bien tout simplement
A la soupe populaire
Et moi, pas vue, pas vue, pas pris,
Conte, raconte,
J´ai le sourire bien poli
Des femmes du monde,
Et moi, mais oui, mais oui
Et moi, merci, merci,
D´être venue ce soir
D´être venus, bonsoir.
Hier encore, ils festoyaient
A d´autre tables.
Demain, c´est chez toi qu´ils iront
Se mettre à table,
Ces amis inconnus, que je n´ai jamais vus
Mais qu´ils ne viennent pas
Se chauffer sous mon toit.
Qu´ils aillent donc porter leurs jambes
Et ronds de jambes.
Qu´ils portent ailleurs leur savoir-faire,
Leurs belles manières.
Sont vilains, sont pas beaux, sont ridicules,
Bref, ils me font la tête comme une pendule.
Oh, qu´ils ne viennent pas, je ne nourrirai pas
Ces ra, ces ra, ces rapaces,
Ces ra, ces ra, ces rapaces.
A ceux qui m´ont connue avant
Je suis fidèle
Au temps de l´eau et du pain noir
Sans mirabelle.
Ceux qui ont partagé
Leurs tartines beurrées
Et couché dans leur lit
Mes longues insomnies,
Ceux-là, j´en ai le souvenir
Dans ma mémoire,
Ceux-là peuvent me revenir.
C´est sans histoire.
Qu´ils viennent aujourd´hui,
Peuvent paraître.
Ceux-là, je saurai bien
Les reconnaître,
Les amis d´autrefois,
Ceux là qui ne sont pas
Des ra, des ra, des rapaces,
Des ra, des ra, des rapaces...
Ils s´en rappellent,
Au temps de l´eau et du pain noir,
Sans mirabelle.
Ils ont tout partagé :
Leurs tartines beurrées,
Ont couché dans leur lit
Mes longues insomnies
Et j´ai beau, j´ai beau chercher,
En vain, j´appelle
Mes souvenirs du temps passé,
Mais infidèles,
Je n´ai pas souvenir, du moindre souvenir
Du paysage
De leur visage.
Ils étaient beaucoup moins nombreux,
Je m´en rappelle,
Au temps de l´eau et du pain noir
Sans mirabelle.
Ils ne me devaient rien.
Qu´ils ne regrettent rien
Mais qu´ils ne viennent pas
Raconter qu´autrefois,
Ils m´ont, souvenez-vous,
Bercée sur leurs genoux,
Les ra, les ra, les rapaces,
Les ra, les ra, les rapaces.
Ils m´inventeraient, pour un peu,
Quelle indécence,
Les premiers mots, les premiers jeux
De mon enfance.
M´ont connue à Passy,
M´ont connue en Bavière
Ou bien tout simplement
A la soupe populaire
Et moi, pas vue, pas vue, pas pris,
Conte, raconte,
J´ai le sourire bien poli
Des femmes du monde,
Et moi, mais oui, mais oui
Et moi, merci, merci,
D´être venue ce soir
D´être venus, bonsoir.
Hier encore, ils festoyaient
A d´autre tables.
Demain, c´est chez toi qu´ils iront
Se mettre à table,
Ces amis inconnus, que je n´ai jamais vus
Mais qu´ils ne viennent pas
Se chauffer sous mon toit.
Qu´ils aillent donc porter leurs jambes
Et ronds de jambes.
Qu´ils portent ailleurs leur savoir-faire,
Leurs belles manières.
Sont vilains, sont pas beaux, sont ridicules,
Bref, ils me font la tête comme une pendule.
Oh, qu´ils ne viennent pas, je ne nourrirai pas
Ces ra, ces ra, ces rapaces,
Ces ra, ces ra, ces rapaces.
A ceux qui m´ont connue avant
Je suis fidèle
Au temps de l´eau et du pain noir
Sans mirabelle.
Ceux qui ont partagé
Leurs tartines beurrées
Et couché dans leur lit
Mes longues insomnies,
Ceux-là, j´en ai le souvenir
Dans ma mémoire,
Ceux-là peuvent me revenir.
C´est sans histoire.
Qu´ils viennent aujourd´hui,
Peuvent paraître.
Ceux-là, je saurai bien
Les reconnaître,
Les amis d´autrefois,
Ceux là qui ne sont pas
Des ra, des ra, des rapaces,
Des ra, des ra, des rapaces...