Guglu
by Blair
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Traînant des pieds, courbé sous sa peine
Le petit corps usé de Guglu promène,
Comme on tolère un enfant mongolien trop bavard,
L´affligeant fardeau de sa tête de connard.
Mais soudain son regard se fige et bientôt s´éclaire,
Un peu plus loin sur la banquise un marteau gît à terre,
Un joli petit marteau de fer, serti d´or et de diamants;
Quatre-vingts coups plus tard Guglu repart la gueule en sang.
Ni vent, ni neige, ni pluie ne dérangent
Le costume beige et la chemise orange
De Guglu, tandis qu´il ploie sous le plomb des nuages
Et qu´il repense au Grand Festin des Scatophages.
Mais soudain son visage prend une expression bizarre,
Comme fasciné par ce marteau qu´il vient d´apercevoir,
Un gracieux petit marteau d´ivoire, au manche incrusté d´argent;
Cent vingt-huit coups plus tard Guglu repart le cœur content,
La gueule en sang.
Lentement Guglu rajuste
Sa barbe postiche et son gros nez d´auguste
Et poursuit sa route imperturbable à la recherche de nouveaux riens,
Quitte à en déterrer d´anciens.
Guglu frôle sans laisser de traces
La plaine de glace
Où il vois petit à petit comme ne songe
Son ombre qui s´allonge.
Mains derrière lui, les yeux dans le vide,
Les orteils transis dans ses chaussettes humides,
Guglu s´en va, priant pour qu´un bossu dans le ciel
Un jour lui broie par désœuvrement la cervelle.
Mais son esprit rebelle soudain s´envole et s´éloigne
Vers ce rêve insensé qui depuis toujours l´accompagne,
Un marteau gros comme une montagne où Guglu le cœur en fête
Viendra se cogner jusqu´à s´en faire exploser la tête.
Le petit corps usé de Guglu promène,
Comme on tolère un enfant mongolien trop bavard,
L´affligeant fardeau de sa tête de connard.
Mais soudain son regard se fige et bientôt s´éclaire,
Un peu plus loin sur la banquise un marteau gît à terre,
Un joli petit marteau de fer, serti d´or et de diamants;
Quatre-vingts coups plus tard Guglu repart la gueule en sang.
Ni vent, ni neige, ni pluie ne dérangent
Le costume beige et la chemise orange
De Guglu, tandis qu´il ploie sous le plomb des nuages
Et qu´il repense au Grand Festin des Scatophages.
Mais soudain son visage prend une expression bizarre,
Comme fasciné par ce marteau qu´il vient d´apercevoir,
Un gracieux petit marteau d´ivoire, au manche incrusté d´argent;
Cent vingt-huit coups plus tard Guglu repart le cœur content,
La gueule en sang.
Lentement Guglu rajuste
Sa barbe postiche et son gros nez d´auguste
Et poursuit sa route imperturbable à la recherche de nouveaux riens,
Quitte à en déterrer d´anciens.
Guglu frôle sans laisser de traces
La plaine de glace
Où il vois petit à petit comme ne songe
Son ombre qui s´allonge.
Mains derrière lui, les yeux dans le vide,
Les orteils transis dans ses chaussettes humides,
Guglu s´en va, priant pour qu´un bossu dans le ciel
Un jour lui broie par désœuvrement la cervelle.
Mais son esprit rebelle soudain s´envole et s´éloigne
Vers ce rêve insensé qui depuis toujours l´accompagne,
Un marteau gros comme une montagne où Guglu le cœur en fête
Viendra se cogner jusqu´à s´en faire exploser la tête.