Toulon, port d'asile
by Céline Brémond
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Les ports du monde
Ils sont tout gras
Les soutes abondent
D´énormes rats
Celui chagrin où je suis née
Fut la putain
D´un Toulonnais
Pif souriant
Sur les affiches
Propos cinglants
Sur la corniche
C´est la marine
Municipale
Qui s´acoquine
Au National
Port de commerce et port de guerre
Rien que ces mots te f´ront couler
Tiens bien les voiles, mon p´tit Kader,
C´est encore loin la liberté
Les ports du monde
Tu les crois roses
Tu grilles une blonde
Tu t´ankyloses
T´as pris l´ cargo
La mer est noire
Comme un tonneau
Où il faut boire
Tu tirebouchonnes
A fond de cale
Tu babylones
T´es tout bancal
Le phare qui fouine
Montre son œil
Ça pue l´urine
Et t´es tout seul
Port de transit pour ceux d´Afrique
Rien que ces mots te f´ront couler
T´as mis les voiles, mon p´tit Malik,
Pour quitter ta terre occupée
Ce port du monde
Ils veulent y croire
Lancer la fronde
De leurs espoirs
En quelques brasses
Au p´tit matin
Ils boivent la tasse
Pour mauvais teint
Toi qui essaies
D´ passer l´écluse
Tu t´ feras bouffer
Par les méduses
Quand la tendresse
Est mise à quai
La haine empeste
Tu dois filer
Port d´artifice et port de pêche
Rien que ces mots te f´ront couler
T´as quitté l´ voile de Marrakech
Tes amarres un peu vite larguées
Port maritime et port d´attache
Rien que ces mots t´ont fait couler
A bon port, à coups de cravache
Sur cette terre d´asile... d´aliénés
Ils sont tout gras
Les soutes abondent
D´énormes rats
Celui chagrin où je suis née
Fut la putain
D´un Toulonnais
Pif souriant
Sur les affiches
Propos cinglants
Sur la corniche
C´est la marine
Municipale
Qui s´acoquine
Au National
Port de commerce et port de guerre
Rien que ces mots te f´ront couler
Tiens bien les voiles, mon p´tit Kader,
C´est encore loin la liberté
Les ports du monde
Tu les crois roses
Tu grilles une blonde
Tu t´ankyloses
T´as pris l´ cargo
La mer est noire
Comme un tonneau
Où il faut boire
Tu tirebouchonnes
A fond de cale
Tu babylones
T´es tout bancal
Le phare qui fouine
Montre son œil
Ça pue l´urine
Et t´es tout seul
Port de transit pour ceux d´Afrique
Rien que ces mots te f´ront couler
T´as mis les voiles, mon p´tit Malik,
Pour quitter ta terre occupée
Ce port du monde
Ils veulent y croire
Lancer la fronde
De leurs espoirs
En quelques brasses
Au p´tit matin
Ils boivent la tasse
Pour mauvais teint
Toi qui essaies
D´ passer l´écluse
Tu t´ feras bouffer
Par les méduses
Quand la tendresse
Est mise à quai
La haine empeste
Tu dois filer
Port d´artifice et port de pêche
Rien que ces mots te f´ront couler
T´as quitté l´ voile de Marrakech
Tes amarres un peu vite larguées
Port maritime et port d´attache
Rien que ces mots t´ont fait couler
A bon port, à coups de cravache
Sur cette terre d´asile... d´aliénés