Général à vendre
by Chanson Plus Bifluorée
lyricscopy.com
De bon matin me suis levé c´était dimanche
A la carriole j´ai attelé la jument blanche
Pour m´en aller au marché
Dans le chef-lieu du comté
Paraît qu´y avait des généraux à vendre
Mais le soleil écrasait tant la route blanche
La jument s´arrêtait si souvent sous les branches
Que lorsque je fus rendu
On n´m´avait pas attendu
Et tous les généraux étaient vendus
Pourtant là-bas tout au bout du champ de foire
Par un coup d´chance il en restait encore un
Il n´était pas couvert de gloire
Mais avec un peu d´ripolin
Il pouvait faire encore très bien
J´l´ai échangé contre un cageot de pommes pas mûres
Quatre choux-fleurs et une tartine de confiture
Tout ça pour un général
C´était vraiment pas trop mal
Et puis je l´ai chargé dans ma voiture
A la maison on m´a fait des reproches amers
Encore une fois paraît que j´m´étais laissé faire
Un Général dans c´t´état
Ça valait beaucoup moins qu´ça
Mais puisque c´était fait tant pis pour moi
Et puis les gosses ont eu peur de sa moustache
Elle était rousse et ça les faisait pleurer
On lui a coupé un côté
Mais l´chien s´est mis à aboyer
Alors on a laissé l´autre moitié
Il n´fichait rien pour pas salir son beau costume
De temps en temps il épluchait quelques légumes
Ou réparait l´escabeau
Ou débouchait l´lavabo
Mais il n´savait même pas jouer du piano
Pourtant certains soirs, certains soirs d´été
Le Général s´asseyait sur la paille
Et les yeux perdus dans l´immensité
Il nous racontait ses batailles
Il nous parlait des Dardanelles
Quand il n´était que Colonel
Et de la campagne d´Orient
Quand il n´était que Commandant
L´épopée napoléonienne
Quand il n´était que Capitaine
Et puis la Guerre de Cent Ans
Quand il n´était que Lieutenant
Les Croisades et Pépin le Bref
Quand il n´était que Sergent-Chef
Et les éléphants d´Annibal
Quand il n´était que Caporal
Les Thermopyles, Léonidas
Quand il n´était que deuxième classe
Et Ramsès II, la première guerre
Quand sa mère était cantinière
Puis le Général jusqu´au p´tit matin
Déroulait le fil de son immense histoire
Puis il s´endormait sur sa botte de foin
Et nous sans parler
Nous rêvions de gloire
Il est resté comme ça chez nous jusqu´à l´automne
Sans travailler, sans trouver la vie monotone
Ça nous a même étonnés
D´apprendre par le curé
Qu´il avait fait deux jumeaux à la bonne
Et puis voilà qu´par un beau matin de décembre
Il est entré sans même frapper dans ma chambre
Il v´nait de lire dans l´journal
Qu´on le nommait Maréchal
Alors il nous quittait c´était fatal
Je l´ai r´conduit en carriole jusqu´à la ville
On m´a rendu mes choux-fleurs et mes cageots
Et sans émotion inutile
Sans pleurer, sans se dire un mot
On s´est quittés en vrais héros
A la maison la vie a r´pris sans aventure
Y a plus personne pour nous chiper des confitures
Le Général au bistrot
Avait planté un drapeau
Pour la patrie j´ai payé la facture
Je ne suis plus jamais retourné au marché
Mais quelquefois dans le ciel de la nuit d´été
On voit briller cinq étoiles
Et ça nous fait un peu mal
Oh n´achetez jamais un Général!
A la carriole j´ai attelé la jument blanche
Pour m´en aller au marché
Dans le chef-lieu du comté
Paraît qu´y avait des généraux à vendre
Mais le soleil écrasait tant la route blanche
La jument s´arrêtait si souvent sous les branches
Que lorsque je fus rendu
On n´m´avait pas attendu
Et tous les généraux étaient vendus
Pourtant là-bas tout au bout du champ de foire
Par un coup d´chance il en restait encore un
Il n´était pas couvert de gloire
Mais avec un peu d´ripolin
Il pouvait faire encore très bien
J´l´ai échangé contre un cageot de pommes pas mûres
Quatre choux-fleurs et une tartine de confiture
Tout ça pour un général
C´était vraiment pas trop mal
Et puis je l´ai chargé dans ma voiture
A la maison on m´a fait des reproches amers
Encore une fois paraît que j´m´étais laissé faire
Un Général dans c´t´état
Ça valait beaucoup moins qu´ça
Mais puisque c´était fait tant pis pour moi
Et puis les gosses ont eu peur de sa moustache
Elle était rousse et ça les faisait pleurer
On lui a coupé un côté
Mais l´chien s´est mis à aboyer
Alors on a laissé l´autre moitié
Il n´fichait rien pour pas salir son beau costume
De temps en temps il épluchait quelques légumes
Ou réparait l´escabeau
Ou débouchait l´lavabo
Mais il n´savait même pas jouer du piano
Pourtant certains soirs, certains soirs d´été
Le Général s´asseyait sur la paille
Et les yeux perdus dans l´immensité
Il nous racontait ses batailles
Il nous parlait des Dardanelles
Quand il n´était que Colonel
Et de la campagne d´Orient
Quand il n´était que Commandant
L´épopée napoléonienne
Quand il n´était que Capitaine
Et puis la Guerre de Cent Ans
Quand il n´était que Lieutenant
Les Croisades et Pépin le Bref
Quand il n´était que Sergent-Chef
Et les éléphants d´Annibal
Quand il n´était que Caporal
Les Thermopyles, Léonidas
Quand il n´était que deuxième classe
Et Ramsès II, la première guerre
Quand sa mère était cantinière
Puis le Général jusqu´au p´tit matin
Déroulait le fil de son immense histoire
Puis il s´endormait sur sa botte de foin
Et nous sans parler
Nous rêvions de gloire
Il est resté comme ça chez nous jusqu´à l´automne
Sans travailler, sans trouver la vie monotone
Ça nous a même étonnés
D´apprendre par le curé
Qu´il avait fait deux jumeaux à la bonne
Et puis voilà qu´par un beau matin de décembre
Il est entré sans même frapper dans ma chambre
Il v´nait de lire dans l´journal
Qu´on le nommait Maréchal
Alors il nous quittait c´était fatal
Je l´ai r´conduit en carriole jusqu´à la ville
On m´a rendu mes choux-fleurs et mes cageots
Et sans émotion inutile
Sans pleurer, sans se dire un mot
On s´est quittés en vrais héros
A la maison la vie a r´pris sans aventure
Y a plus personne pour nous chiper des confitures
Le Général au bistrot
Avait planté un drapeau
Pour la patrie j´ai payé la facture
Je ne suis plus jamais retourné au marché
Mais quelquefois dans le ciel de la nuit d´été
On voit briller cinq étoiles
Et ça nous fait un peu mal
Oh n´achetez jamais un Général!