Poème de baudelaire
by Damien Saez
lyricscopy.com
Avons-nous donc commis une action étrange?
Explique si tu peux mon trouble et mon effroi
Je frissonne de peur quand tu me dis "Mon ange"
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi
Ne me regarde pas ainsi, toi ma pensée!
Toi que j´aime à jamais, ma sœur d´élection
Quand même tu serais une embuche dressée
Et le commencement de ma perdition
Quand même tu serais une embuche dressée
Et le commencement de ma perdition
Qui donc devant l´amour ose parler d´enfer?
Maudit soit à jamais le rêveur inutile
Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
S´éprenant d´un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l´amour mêler l´honnêteté!
Celui qui veut unir dans un accord mystique
L´ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
A ce rouge soleil que l´on nomme l´amour
On ne peut ici-bas contenter qu´un seul maître
Mais l´enfant épanchant son immense douleur
Cria soudain "Je sens s´élargir dans mon être
Un abîme géant, cet abîme est mon cœur"
Brûlant comme un volcan, profond comme le vide
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l´Euménide
Qui, la torche à la main, le brûle jusqu´au sang
Que nos rideaux fermés nous séparent du monde
Et que la lassitude amène le repos
Je veux m´anéantir dans ta gorge profonde
Et trouver sur ton sein la fraicheur des tombeaux
Descendez, descendez, lamentables victimes
Descendez le chemin de l´enfer éternel
Plongez au plus profond du gouffre où tous les crimes
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel
Jamais un rayon frêle n´éclaira vos cavernes
Par les fentes des murs, des miasmes fiévreux
Filtrent en s´enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux
C´est votre destin, à vous désormais
De trier l´infini que vous portez en manteau
"Hippolyte, cher cœur, que dis tu de ces choses?
Comprends-tu maintenant qu´il ne faut pas offrir
L´holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir?
Hippolyte, ô ma sœur! Tourne donc ton visage
Toi, mon âme et mon cœur, mon tout et ma moitié
Tourne vers moi tes yeux pleins d´azur et d´étoiles!
Pour un de ces regards charmants, baume divin
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles
Et je t´endormirai dans un rêve sans fin"
Explique si tu peux mon trouble et mon effroi
Je frissonne de peur quand tu me dis "Mon ange"
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi
Ne me regarde pas ainsi, toi ma pensée!
Toi que j´aime à jamais, ma sœur d´élection
Quand même tu serais une embuche dressée
Et le commencement de ma perdition
Quand même tu serais une embuche dressée
Et le commencement de ma perdition
Qui donc devant l´amour ose parler d´enfer?
Maudit soit à jamais le rêveur inutile
Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
S´éprenant d´un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l´amour mêler l´honnêteté!
Celui qui veut unir dans un accord mystique
L´ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
A ce rouge soleil que l´on nomme l´amour
On ne peut ici-bas contenter qu´un seul maître
Mais l´enfant épanchant son immense douleur
Cria soudain "Je sens s´élargir dans mon être
Un abîme géant, cet abîme est mon cœur"
Brûlant comme un volcan, profond comme le vide
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l´Euménide
Qui, la torche à la main, le brûle jusqu´au sang
Que nos rideaux fermés nous séparent du monde
Et que la lassitude amène le repos
Je veux m´anéantir dans ta gorge profonde
Et trouver sur ton sein la fraicheur des tombeaux
Descendez, descendez, lamentables victimes
Descendez le chemin de l´enfer éternel
Plongez au plus profond du gouffre où tous les crimes
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel
Jamais un rayon frêle n´éclaira vos cavernes
Par les fentes des murs, des miasmes fiévreux
Filtrent en s´enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux
C´est votre destin, à vous désormais
De trier l´infini que vous portez en manteau
"Hippolyte, cher cœur, que dis tu de ces choses?
Comprends-tu maintenant qu´il ne faut pas offrir
L´holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir?
Hippolyte, ô ma sœur! Tourne donc ton visage
Toi, mon âme et mon cœur, mon tout et ma moitié
Tourne vers moi tes yeux pleins d´azur et d´étoiles!
Pour un de ces regards charmants, baume divin
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles
Et je t´endormirai dans un rêve sans fin"