Dans ma rue
by Édith Piaf
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J´habite un coin du vieux Montmartre
Mon père rentre soûl tous les soirs
Et pour nous nourrir tous les quatre
Ma pauvr´ mére travaille au lavoir.
Moi j´suis malade, j´rêve à ma fenêtre
Je r´garde passer les gens d´ailleurs
Quand le jour vient à disparaître
Il y a des choses qui me font un peu peur
Dans ma rue il y a des gens qui s´ promènent
J´les entends chuchoter dans la nuit
Quand je m´endors bercée par une rengaine
J´suis soudain réveillée par des cris
Des coups d´sifflet, des pas qui traînent, qui vont et viennent
Puis le silence qui me fait froid dans tout le coeur
Dans ma rue il y a des ombres qui s´ promènent
Et je tremble et j´ai froid et j´ai peur
Mon père m´a dit un jour : "la fille,
Tu ne vas pas rester là sans fin
T´es bonn´ à rien, ça c´est d´famille
Faudrait voir à gagner ton pain
Les hommes te trouvent plutôt jolie
Tu n´auras qu´à sortir le soir
Il y´a bien des femmes qui gagnent leur vie
En "s´ balladant sur le trottoir"
Dans ma rue il y a des femmes qui s´ promènent
J´les entends fredonner dans la nuit
Quand je m´endors bercée par une rengaine
J´suis soudain réveillée par des cris
Des coups d´sifflet, des pas qui traînent, qui vont et viennent
Puis le silence qui me fait froid dans tout le coeur
Dans ma rue il y a des femmes qui s´ promènent
Et je tremble et j´ai froid et j´ai peur
Et depuis des semaines et des semaines
J´ai plus d´ maison, j´ai plus d´argent
J´ sais pas comment les autres s´y prennent
Mais j´ai pas pu trouver d´ client
J´demande l´aumône aux gens qui passent
Un morceau d´ pain, un peu d´ chaleur
J´ai pourtant pas beaucoup d´audace
Maintenant c´est moi qui leur fait peur
Dans ma rue tous les soirs je m´ promène
On m´entend sangloter dans la nuit
Quand le vent jette au ciel sa rengaine
Tout mon corps est glacé par la pluie
Mais je n´ peux plus, j´attends sans cesse que le bon Dieu vienne
Pour m´inviter à me réchauffer tout près de Lui
Dans ma rue il y a des anges qui m´emmènent
Pour toujours mon cauchemar est fini
Mon père rentre soûl tous les soirs
Et pour nous nourrir tous les quatre
Ma pauvr´ mére travaille au lavoir.
Moi j´suis malade, j´rêve à ma fenêtre
Je r´garde passer les gens d´ailleurs
Quand le jour vient à disparaître
Il y a des choses qui me font un peu peur
Dans ma rue il y a des gens qui s´ promènent
J´les entends chuchoter dans la nuit
Quand je m´endors bercée par une rengaine
J´suis soudain réveillée par des cris
Des coups d´sifflet, des pas qui traînent, qui vont et viennent
Puis le silence qui me fait froid dans tout le coeur
Dans ma rue il y a des ombres qui s´ promènent
Et je tremble et j´ai froid et j´ai peur
Mon père m´a dit un jour : "la fille,
Tu ne vas pas rester là sans fin
T´es bonn´ à rien, ça c´est d´famille
Faudrait voir à gagner ton pain
Les hommes te trouvent plutôt jolie
Tu n´auras qu´à sortir le soir
Il y´a bien des femmes qui gagnent leur vie
En "s´ balladant sur le trottoir"
Dans ma rue il y a des femmes qui s´ promènent
J´les entends fredonner dans la nuit
Quand je m´endors bercée par une rengaine
J´suis soudain réveillée par des cris
Des coups d´sifflet, des pas qui traînent, qui vont et viennent
Puis le silence qui me fait froid dans tout le coeur
Dans ma rue il y a des femmes qui s´ promènent
Et je tremble et j´ai froid et j´ai peur
Et depuis des semaines et des semaines
J´ai plus d´ maison, j´ai plus d´argent
J´ sais pas comment les autres s´y prennent
Mais j´ai pas pu trouver d´ client
J´demande l´aumône aux gens qui passent
Un morceau d´ pain, un peu d´ chaleur
J´ai pourtant pas beaucoup d´audace
Maintenant c´est moi qui leur fait peur
Dans ma rue tous les soirs je m´ promène
On m´entend sangloter dans la nuit
Quand le vent jette au ciel sa rengaine
Tout mon corps est glacé par la pluie
Mais je n´ peux plus, j´attends sans cesse que le bon Dieu vienne
Pour m´inviter à me réchauffer tout près de Lui
Dans ma rue il y a des anges qui m´emmènent
Pour toujours mon cauchemar est fini