La complainte de la prof d'anglais
by Évelyne Gallet
lyricscopy.com
J´ai beau me dire que c´est l´ plus beau métier du monde
Et que demain ne sera jamais comme hier
Y a de plus en plus de soirs où la colère gronde
Même si l´on se dit qu´elle est mauvaise conseillère
Y a de plus en plus de matins où, sur les épaules
Ça pèse trop lourd, ça donne envie de tout larguer
Y a des fois où j´ me dis que si j´allais en taule
Ça s´rait pas pire que de retourner au lycée
J´ai l´honneur d´enseigner la langue de Shakespeare
À des gamins qu´ont du mal à parler français
Parce qu´on les a j´tés dans la rue sans rien leur dire
Ni "bonjour", ni "mets ton écharpe", ni "jamais"
Ni jamais, jamais le moindre mot de tendresse
Accompagné d´un simple baiser sur le front
Parce qu´on n´a pas le temps de faire dans la caresse
Au pays des insultes jaillies des balcons
J´ai beau me dire que c´est l´ plus beau métier du monde
Y a des jours où j´envie la femme du charcutier
Qui était brune hier et qui s´ra bientôt blonde
Et dont le rouge à lèvres descend jusqu´aux pieds
Y a des jours où les mômes sont tellement débiles
Que j´ai envie d´ balancer à leurs géniteurs
"Vous vous êtes mis à deux pour faire un imbécile
Vous voulez pas qu´ toute seule, j´en fasse un ingénieur?"
Allons, ma vieille, ne sombrons pas dans la déprime
Ne prêtons pas l´oreille à ceux qui vont gueulant
Que les enfants d´étrangers sont à l´origine
Du grand malaise qui secoue l´enseignement
Ne prêtons pas l´oreille à l´éternelle relève
Qui repart à l´assaut des figures basanées
Qui en a peur, et qui les insulte, et qui rêve
De les renvoyer là où ils ne sont pas nés
Allons, ma vieille, c´est le plus beau métier du monde
Même si le blason a reçu des coups d´ couteau
Même si l´on a du mal à entrer dans la ronde
À la Claire Fontaine où y a du gaz dans l´eau
Même si c´est pas facile d´oublier la misère
Et d´avaler les pleurs qui voudraient tant jaillir
Quand, certains soirs, on se fout bien de l´Angleterre
Sauf le respect que je vous dois, Monsieur Shakespeare {x2}
Et que demain ne sera jamais comme hier
Y a de plus en plus de soirs où la colère gronde
Même si l´on se dit qu´elle est mauvaise conseillère
Y a de plus en plus de matins où, sur les épaules
Ça pèse trop lourd, ça donne envie de tout larguer
Y a des fois où j´ me dis que si j´allais en taule
Ça s´rait pas pire que de retourner au lycée
J´ai l´honneur d´enseigner la langue de Shakespeare
À des gamins qu´ont du mal à parler français
Parce qu´on les a j´tés dans la rue sans rien leur dire
Ni "bonjour", ni "mets ton écharpe", ni "jamais"
Ni jamais, jamais le moindre mot de tendresse
Accompagné d´un simple baiser sur le front
Parce qu´on n´a pas le temps de faire dans la caresse
Au pays des insultes jaillies des balcons
J´ai beau me dire que c´est l´ plus beau métier du monde
Y a des jours où j´envie la femme du charcutier
Qui était brune hier et qui s´ra bientôt blonde
Et dont le rouge à lèvres descend jusqu´aux pieds
Y a des jours où les mômes sont tellement débiles
Que j´ai envie d´ balancer à leurs géniteurs
"Vous vous êtes mis à deux pour faire un imbécile
Vous voulez pas qu´ toute seule, j´en fasse un ingénieur?"
Allons, ma vieille, ne sombrons pas dans la déprime
Ne prêtons pas l´oreille à ceux qui vont gueulant
Que les enfants d´étrangers sont à l´origine
Du grand malaise qui secoue l´enseignement
Ne prêtons pas l´oreille à l´éternelle relève
Qui repart à l´assaut des figures basanées
Qui en a peur, et qui les insulte, et qui rêve
De les renvoyer là où ils ne sont pas nés
Allons, ma vieille, c´est le plus beau métier du monde
Même si le blason a reçu des coups d´ couteau
Même si l´on a du mal à entrer dans la ronde
À la Claire Fontaine où y a du gaz dans l´eau
Même si c´est pas facile d´oublier la misère
Et d´avaler les pleurs qui voudraient tant jaillir
Quand, certains soirs, on se fout bien de l´Angleterre
Sauf le respect que je vous dois, Monsieur Shakespeare {x2}