La complainte du titanic
by Gaétane Rostan
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La complainte du Titanic
Le naufrage du Titanic
- 1 -
Quel est ce preux à l´arrogante allure
Que rien ne semble arrêter en chemin?
Où va-t-il donc, si fier en sa parure?
Qu´il est vaillant! Où sera-t-il demain?
Des grandes mers, c´est le roi, le Titan,
Un monde vit et s´ébat en son flanc
Fruit du génie, mais on oublie
L´immensité, le fond de l´Océan.
- 2 -
En ce palais, pour tous la vie est belle
L´humble et le riche ont voulu l´étrenner
Chacun sa place en la grande nacelle
C´est le printemps, vite il faut voyager
On a goûté, le jour, de grands bonheurs
C´est le repos, plus de bruits, de clameurs
La mer est douce comme une mousse
Mais son grand sein cache bien des horreurs.
- 3 -
Pourtant, ci-bas, une ligne sépare
Le dur malheur de la félicité
Bientôt jouera la joyeuse fanfare
Pour mieux cacher le seuil d´éternité
Mais le Titan court au but, le deuil suit
Et, malgré l´or, ses puissants, cette nuit
La glace passe, faites-lui place
C´est la Nature, en elle, qui rugit.
- 4 -
De ce joyeux et rapide voyage
De cet altier et moderne Titan
Que reste-t-il? Un terrible naufrage
Et ses horreurs; beaucoup de dévouement
Ordres et cris : Chaloupes à la mer!
Et chacun pense à l´être le plus cher
Mon Dieu, ma mère! hélas! que faire?
Puis l´appel part aussi prompt que l´éclair.
- 5 -
Le fluide parle et le secours arrive
Ils sont passés, les plus affreux moments
Plus de Titan, mais bientôt sur la rive
Vont débarquer les femmes et les enfants
Et moins d´un tiers enfin arrive au port
C´est trop payer de tribut à la mort
Seize cents vies furent ravies
Par l´océan, pour l´amour d´un.
Le naufrage du Titanic
- 1 -
Quel est ce preux à l´arrogante allure
Que rien ne semble arrêter en chemin?
Où va-t-il donc, si fier en sa parure?
Qu´il est vaillant! Où sera-t-il demain?
Des grandes mers, c´est le roi, le Titan,
Un monde vit et s´ébat en son flanc
Fruit du génie, mais on oublie
L´immensité, le fond de l´Océan.
- 2 -
En ce palais, pour tous la vie est belle
L´humble et le riche ont voulu l´étrenner
Chacun sa place en la grande nacelle
C´est le printemps, vite il faut voyager
On a goûté, le jour, de grands bonheurs
C´est le repos, plus de bruits, de clameurs
La mer est douce comme une mousse
Mais son grand sein cache bien des horreurs.
- 3 -
Pourtant, ci-bas, une ligne sépare
Le dur malheur de la félicité
Bientôt jouera la joyeuse fanfare
Pour mieux cacher le seuil d´éternité
Mais le Titan court au but, le deuil suit
Et, malgré l´or, ses puissants, cette nuit
La glace passe, faites-lui place
C´est la Nature, en elle, qui rugit.
- 4 -
De ce joyeux et rapide voyage
De cet altier et moderne Titan
Que reste-t-il? Un terrible naufrage
Et ses horreurs; beaucoup de dévouement
Ordres et cris : Chaloupes à la mer!
Et chacun pense à l´être le plus cher
Mon Dieu, ma mère! hélas! que faire?
Puis l´appel part aussi prompt que l´éclair.
- 5 -
Le fluide parle et le secours arrive
Ils sont passés, les plus affreux moments
Plus de Titan, mais bientôt sur la rive
Vont débarquer les femmes et les enfants
Et moins d´un tiers enfin arrive au port
C´est trop payer de tribut à la mort
Seize cents vies furent ravies
Par l´océan, pour l´amour d´un.