Sa robe blanche (la robe blanche)
by Georgel
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Ils n´ont pas le cœur gai dans leur humble chambrette
Les deux jeunes époux, honnêtes ouvriers
Car leur unique enfant, leur petite Jeannette,
Malade, à l´hôpital, un jour, dut s´en aller.
C´est aujourd´hui dimanche et c´est jour de visite
Et le pauvre mari s´habille prestement.
Sa femme lui dit : Pars et surtout reviens vite
Me dire comment va notre petite enfant.
Moi, t´accompagner, je ne puis
J´ai tant de travail. Dis-le-lui.
Pour finir la robe blanche
Qu´elle mettra le dimanche,
Aujourd´hui, je veux rester
Et je m´en vais bien travailler.
Je l´ornerai de dentelle,
De jolis rubans soyeux
Et notre fille sera belle
Comme un ange des cieux.
Le pauvre homme s´en va...
Marchant d´un pas rapide,
Il arrive bientôt... Il entre à l´hôpital
Sur le petit lit blanc et la mine livide,
Il aperçoit sa fille et la trouve plus mal.
Il va voir le docteur, le presse, le questionne :
Comprenez-moi, j´ai besoin de savoir.
Ah! Je peux tout entendre, allez! Je me raisonne...
Ayez donc du courage, il n´y a plus d´espoir.
Et le père, étouffant ses pleurs,
A l´enfant cache sa douleur.
Et sur sa couchette blanche,
Vivant son dernier dimanche,
En tendant ses petits bras,
L´enfant murmure à son papa :
Je veux ma robe en dentelle
Avec de beaux rubans bleus...
Tu l´auras et tu seras belle
Comme un ange des cieux.
Brisé par la douleur, il sort comme un homme ivre.
Et s´appuyant au mur, il marche en titubant,
Car sa femme, il le craint, ne pourra pas survivre
A la cruelle fin de sa petite enfant.
Mais il trouve la force en lui pourtant de dire,
Effaçant de son front le nuage soucieux,
A sa femme, en rentrant, presque dans un sourire :
Allons, console toi... Notre fille va mieux.
Et tandis que l´enfant se meurt,
La maman dit, la joie au cœur :
Regarde sa robe blanche
Qu´elle mettra le dimanche.
Pour la parer plus gaiement,
Que faut-il : dentelle ou ruban?
Je crois qu´un peu de dentelle,
Répond-il, fera bien mieux...
Car il pense : Elle sera plus belle
Pour monter aux cieux.
Les deux jeunes époux, honnêtes ouvriers
Car leur unique enfant, leur petite Jeannette,
Malade, à l´hôpital, un jour, dut s´en aller.
C´est aujourd´hui dimanche et c´est jour de visite
Et le pauvre mari s´habille prestement.
Sa femme lui dit : Pars et surtout reviens vite
Me dire comment va notre petite enfant.
Moi, t´accompagner, je ne puis
J´ai tant de travail. Dis-le-lui.
Pour finir la robe blanche
Qu´elle mettra le dimanche,
Aujourd´hui, je veux rester
Et je m´en vais bien travailler.
Je l´ornerai de dentelle,
De jolis rubans soyeux
Et notre fille sera belle
Comme un ange des cieux.
Le pauvre homme s´en va...
Marchant d´un pas rapide,
Il arrive bientôt... Il entre à l´hôpital
Sur le petit lit blanc et la mine livide,
Il aperçoit sa fille et la trouve plus mal.
Il va voir le docteur, le presse, le questionne :
Comprenez-moi, j´ai besoin de savoir.
Ah! Je peux tout entendre, allez! Je me raisonne...
Ayez donc du courage, il n´y a plus d´espoir.
Et le père, étouffant ses pleurs,
A l´enfant cache sa douleur.
Et sur sa couchette blanche,
Vivant son dernier dimanche,
En tendant ses petits bras,
L´enfant murmure à son papa :
Je veux ma robe en dentelle
Avec de beaux rubans bleus...
Tu l´auras et tu seras belle
Comme un ange des cieux.
Brisé par la douleur, il sort comme un homme ivre.
Et s´appuyant au mur, il marche en titubant,
Car sa femme, il le craint, ne pourra pas survivre
A la cruelle fin de sa petite enfant.
Mais il trouve la force en lui pourtant de dire,
Effaçant de son front le nuage soucieux,
A sa femme, en rentrant, presque dans un sourire :
Allons, console toi... Notre fille va mieux.
Et tandis que l´enfant se meurt,
La maman dit, la joie au cœur :
Regarde sa robe blanche
Qu´elle mettra le dimanche.
Pour la parer plus gaiement,
Que faut-il : dentelle ou ruban?
Je crois qu´un peu de dentelle,
Répond-il, fera bien mieux...
Car il pense : Elle sera plus belle
Pour monter aux cieux.