Rimbaud
by Georges Chelon
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C´est là que je suis né et, sur cette colline,
L´église qui domine m´y a vu baptisé.
C´est lendemain de fêtes, le temps fait grise mine,
Les voiles ne claquent plus, le mistral est tombé.
J´ai lu dans le journal qu´il y a cent ans à peine,
Sur un lit d´hôpital, Arthur Rimbaud souffrait,
Revenu de pays où se brisèrent ses ailes,
Échouant dans ce port, à mon âge il mourait.
Une moitié de vie suffit-elle à un homme
Pour devenir un homme et comprendre la vie?
Que, pour lui, les années qu´il espérait en somme,
N´auraient que rabâché les mêmes litanies.
Alors est-ce renaître ou bien traîner sa mort
Que de dépasser l´âge où Rimbaud a fini?
Est-ce que ce bateau ivre ancré dans le Vieux-Port
Attend un capitaine ou est mort avec lui?
Par les bleus soirs d´été, j´irais par les chemins,
Picoté par les blés, fouler l´herbe menue.
Alors tu reviendrais pour me donner la main
Et l´on se sentirait tous les deux moins perdus.
Je veux croire aujourd´hui que des portes s´entrouvrent,
Qu´une plus longue vie aurait pu t´apporter,
Les voies que tu sentais peu à peu se découvrent,
Ce sont les ignorants qui partent les premiers.
Je lis dans le journal qu´un homme entre deux âges,
Sur les eaux du Vieux-Port, a été aperçu,
Ce drôle de capitaine abordait le grand large
Sur un drôle de bateau. Tous deux ont disparu.
C´est là que je suis né et, sur cette colline,
L´église qui domine m´y a vu baptisé,
Aujourd´hui c´est la fête, le temps fait bonne mine,
Les voiles claquent au vent, le mistral s´est levé.
L´église qui domine m´y a vu baptisé.
C´est lendemain de fêtes, le temps fait grise mine,
Les voiles ne claquent plus, le mistral est tombé.
J´ai lu dans le journal qu´il y a cent ans à peine,
Sur un lit d´hôpital, Arthur Rimbaud souffrait,
Revenu de pays où se brisèrent ses ailes,
Échouant dans ce port, à mon âge il mourait.
Une moitié de vie suffit-elle à un homme
Pour devenir un homme et comprendre la vie?
Que, pour lui, les années qu´il espérait en somme,
N´auraient que rabâché les mêmes litanies.
Alors est-ce renaître ou bien traîner sa mort
Que de dépasser l´âge où Rimbaud a fini?
Est-ce que ce bateau ivre ancré dans le Vieux-Port
Attend un capitaine ou est mort avec lui?
Par les bleus soirs d´été, j´irais par les chemins,
Picoté par les blés, fouler l´herbe menue.
Alors tu reviendrais pour me donner la main
Et l´on se sentirait tous les deux moins perdus.
Je veux croire aujourd´hui que des portes s´entrouvrent,
Qu´une plus longue vie aurait pu t´apporter,
Les voies que tu sentais peu à peu se découvrent,
Ce sont les ignorants qui partent les premiers.
Je lis dans le journal qu´un homme entre deux âges,
Sur les eaux du Vieux-Port, a été aperçu,
Ce drôle de capitaine abordait le grand large
Sur un drôle de bateau. Tous deux ont disparu.
C´est là que je suis né et, sur cette colline,
L´église qui domine m´y a vu baptisé,
Aujourd´hui c´est la fête, le temps fait bonne mine,
Les voiles claquent au vent, le mistral s´est levé.