Anatole était mon meilleur copain
Jusqu´à z´hier matin
J´y aurais confié un secret personnel
Ou ma montre en nickel
Eh bien! Il vient d´abuser d´ma bonne foi
Pendant mon absence, il est v´nu chez moi
Il a pincé les nichons de ma sœur
Il a bavé dans le plat de choux-fleurs!
Il s´est lavé les pieds dans mon piano
Il s´est essuyé avec mes rideaux

{Refrain:}
Méfiez-vous d´Anatole
C´est un coquin, c´est un coquin
Sous son air bénévole
Il cache une âme de gredin

J´aurais dû ouvrir l´œil depuis longtemps
Je me souviens maint´nant
Dans la maison d´campagne de mes parents
Je l´emmenais souvent
Or, la nuit, fallait en cas de besoin
Aller aux waters dans l´fond du jardin
Mais lui rel´vait le rideau d´la ch´minée
Posait sa carte et retournait s´coucher
Le lend´main, la bonne l´accusait tout haut
Il lui sout´nait qu´ça v´nait des p´tits oiseaux

{au Refrain}

Ma bonne grand-mère avait un râtelier
Qu´elle mettait pour dîner
Après chaque repas, elle le déposait
Dans un p´tit coffret
Anatole qui n´pensait qu´à faire des tours
S´en fut en douce le chiper un beau jour
Et su´ l´fauteuil où elle devait s´asseoir
Vint le poser sans qu´personne puisse le voir
Si bien que, lorsque s´assit ma grand-mère
Avec ses dents, elle se mordit l´derrière

{au Refrain}

J´y avais prêté pendant toute une semaine
Ma jolie Citroën
Un beau jour, devant aller à Bordeaux
J´lui réclame mon auto
Il me la rend, nous partons tous les deux
Mais en arrivant près de Périgueux
Trouvant que ma voiture roulait moins bien
J´lui dis, inquiet «J´me demande à quoi ça tient?»
Et c´est alors que cette crapule m´avoue
Avoir vendu le moteur et les roues

{au Refrain}

Une autre fois, je l´emmène faire un billard
Au Café des Boulevards
Ça faisait douze parties qu´il v´nait d´gagner
J´lui dis «Rentrons dîner»
Mais v´là l´patron qui cavale derrière nous
En nous traitant de voleurs, de filous
«Mon billard, nous dit-il, il a disparu
J´veux vous fouiller». Et alors, qui l´eût cru?
On a r´trouvé l´billard dans son veston
Et puis les boules dans son pantalon

{au Refrain}