Partir la veille
by Georgius
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Y a encore des amis sincères
Les Durand font tout pour me plaire
Ils me téléphonent souvent
"Rapplique, vieux frangin, on t´attend!"
Ils habitent la banlieue proche
Alors, pour une petite bamboche
J´ réponds "J´arrive, mes bons amis!"
Mais j´habite à l´autre coin de Paris
Il faut partir la veille
Et se lever de bon matin
Il faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Par le métro, tout d´abord
J´ dois m´ rendre à la Gare du Nord
Je change à la République
Cinq, six couloirs en oblique
Je file sur Saint-Lazare
En direction Place Balard
À Concorde, c´est la station
Où j´ rechange de direction
Je pousse jusqu´à Vincennes
L´autobus à gazogène
Vient d´ partir archibondé
Mais y faut pas désespérer
Trois autres filent par petits bonds
Le quatrième, c´est le bon
Je l´ prends. Hélas, ce retard
Me fait rater l´autocar
Quand on rate celui d´ midi
Faut attendre cinq heures et demie
Je l´ai, mais là, je voyage
Plié dans le porte-bagages
J´arrive pour leur dire, narquois
"J´ vous épate, c´est déjà moi!"
Le temps d´ leur serrer la main
Et j´ cavale reprendre mon train
Pour aller à Marseille
C´est pas plus long qu´ chez mes copains
Car faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Je vais vous faire une confidence :
En amour, moi, je n´ai pas d´ chance
J´ tombe toujours sur des phénomènes
T´nez, en ce moment, j´ai une sirène
C´est une refoulée intégrale
Une compliquée, une cérébrale
Pour lui donner le grand frisson
Faut pas du travail à façon
Il faut partir la veille
Et se lever de bon matin
Il faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Dans tout son appartement
Y a des éclairages savants
Des projections bleu cheviotte
Sur les bains et sur la flotte
Et des musiques en sourdine
Qui lui jouent des cavatines
Et des brûle-parfums grandioses
Où brûle de l´essence de rose
Dans cette ambiance qui lui plaît
Elle se trouble un tantinet,
Pour cette imaginative
Faut que j´ fasse des danses lascives
Vêtu d´une façon simplette
Mon slip, mes fixe-chaussettes,
Deux heures de ce festival
Après, faut qu´ je sois brutal
Je bondis, j´ lui arrache tout
Je lui mords la peau des g´noux
Je la plie, j´ la tords, joyeuse
En rond dans la lessiveuse
Je l´en ressors et j´ l´y remets quatre fois
La cinquième, elle est à moi
Elle m´appelle son gourgandin
Et ça y est, elle vibre enfin
Y en a pas deux pareilles
Chipez-la-moi, j´ serai pas jaloux
Car je dois partir la veille
Et quand j´arrive, c´est sur les g´noux
Les Durand font tout pour me plaire
Ils me téléphonent souvent
"Rapplique, vieux frangin, on t´attend!"
Ils habitent la banlieue proche
Alors, pour une petite bamboche
J´ réponds "J´arrive, mes bons amis!"
Mais j´habite à l´autre coin de Paris
Il faut partir la veille
Et se lever de bon matin
Il faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Par le métro, tout d´abord
J´ dois m´ rendre à la Gare du Nord
Je change à la République
Cinq, six couloirs en oblique
Je file sur Saint-Lazare
En direction Place Balard
À Concorde, c´est la station
Où j´ rechange de direction
Je pousse jusqu´à Vincennes
L´autobus à gazogène
Vient d´ partir archibondé
Mais y faut pas désespérer
Trois autres filent par petits bonds
Le quatrième, c´est le bon
Je l´ prends. Hélas, ce retard
Me fait rater l´autocar
Quand on rate celui d´ midi
Faut attendre cinq heures et demie
Je l´ai, mais là, je voyage
Plié dans le porte-bagages
J´arrive pour leur dire, narquois
"J´ vous épate, c´est déjà moi!"
Le temps d´ leur serrer la main
Et j´ cavale reprendre mon train
Pour aller à Marseille
C´est pas plus long qu´ chez mes copains
Car faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Je vais vous faire une confidence :
En amour, moi, je n´ai pas d´ chance
J´ tombe toujours sur des phénomènes
T´nez, en ce moment, j´ai une sirène
C´est une refoulée intégrale
Une compliquée, une cérébrale
Pour lui donner le grand frisson
Faut pas du travail à façon
Il faut partir la veille
Et se lever de bon matin
Il faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Dans tout son appartement
Y a des éclairages savants
Des projections bleu cheviotte
Sur les bains et sur la flotte
Et des musiques en sourdine
Qui lui jouent des cavatines
Et des brûle-parfums grandioses
Où brûle de l´essence de rose
Dans cette ambiance qui lui plaît
Elle se trouble un tantinet,
Pour cette imaginative
Faut que j´ fasse des danses lascives
Vêtu d´une façon simplette
Mon slip, mes fixe-chaussettes,
Deux heures de ce festival
Après, faut qu´ je sois brutal
Je bondis, j´ lui arrache tout
Je lui mords la peau des g´noux
Je la plie, j´ la tords, joyeuse
En rond dans la lessiveuse
Je l´en ressors et j´ l´y remets quatre fois
La cinquième, elle est à moi
Elle m´appelle son gourgandin
Et ça y est, elle vibre enfin
Y en a pas deux pareilles
Chipez-la-moi, j´ serai pas jaloux
Car je dois partir la veille
Et quand j´arrive, c´est sur les g´noux