La terrasse des lilas
by Gilles (Jean Villard)
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Il est des lieux sur cette Terre
Où l´on se sent vraiment chez soi
La vie y semble plus légère
On y est plus heureux qu´un roi
Ce qu´ils offrent à votre vue
Ce n´est pas un vaste horizon
Mais tout simplement une rue
Un peu de ciel sur des maisons
Il en est un qui dans l´espace
Est bien loin maintenant de moi
Un café avec sa terrasse
Et quand je veux je le revois
C´était dans un coin de Paris
Un coin de Paris qui sourit
Un café avec sa terrasse
A Montparnasse
C´est à l´enseigne des Lilas
Des lilas il n´y en avait pas
Mais le nom était resté là
En souvenir, sans tralala
Ce café - vous en souvient-il?
Avec son arôme subtil
Faisait tenir tout le Brésil
Dans votre tasse
Le patron était alsacien
Le garçon était vénitien
Mais malgré tout ça c´était bien
Un café parisien
J´aimais à l´heure apéritive
M´y asseoir aux premiers beaux jours
Pour embrasser la perspective
De ce merveilleux carrefour
J´y observais l´Observatoire
Et Bullier, souvenir d´un bal
Et le pavé chargé d´histoire
Du boulevard de Port-Royal
Un kiosque à journaux sans mystère
Fleurissait sur le terre-plein
Face à ce temple nécessaire
Hommage au fameux Vespasien
C´était un café de Paris
Entre mille joli, fleuri
Avec son bar et sa terrasse
A Montparnasse
Au coeur de ce beau carrefour
Où Saint-Michel et Luxembourg
Avaient rendez-vous tour à tour
Avec l´étude, avec l´amour
On y rencontrait des acteurs
Des poètes, des percepteurs
Jamais, jamais de dictateur
Uve d´espace (?)
Et l´on fumait du Caporal
Sous la statue d´un général
Etait-il, je m´en souviens mal
A pied ou à cheval?
Le crépuscule sur la ville
Traînait sa robe de lilas
Un vieux monsieur lisait Virgile
En dégustant un marsala
De jeunes femmes odorantes
Offraient leur visage cruel
A cette lumière expirante
Un reflet attardé du ciel
Et des hommes avec ces femmes
Echangeaient de subtils propos
Sur l´immortalité de l´âme
Ou le chic exquis d´un chapeau
C´était un café de Paris
Une voix disait : "Mon chéri"
L´amour aussi avait sa place
A la terrasse
On saluait des gens très bien
Que l´autobus des Gobelins
Vous déversait comme un trop plein
Sur ce rond-point si cartésien
Des amis venaient, excellents
Hélas où sont-ils à présent?
Alors dans le jour finissant
Du Val-de-Grâce
Des frondaisons du Luxembourg
Des vieilles pierres du faubourg
Pour notre Paris de toujours
Montait un chant d´amour
Il est venu de lourds soldats
Qui ont écrasé tout cela
Ah dites-nous qu´il reviendra
Le beau temps des lilas!
Où l´on se sent vraiment chez soi
La vie y semble plus légère
On y est plus heureux qu´un roi
Ce qu´ils offrent à votre vue
Ce n´est pas un vaste horizon
Mais tout simplement une rue
Un peu de ciel sur des maisons
Il en est un qui dans l´espace
Est bien loin maintenant de moi
Un café avec sa terrasse
Et quand je veux je le revois
C´était dans un coin de Paris
Un coin de Paris qui sourit
Un café avec sa terrasse
A Montparnasse
C´est à l´enseigne des Lilas
Des lilas il n´y en avait pas
Mais le nom était resté là
En souvenir, sans tralala
Ce café - vous en souvient-il?
Avec son arôme subtil
Faisait tenir tout le Brésil
Dans votre tasse
Le patron était alsacien
Le garçon était vénitien
Mais malgré tout ça c´était bien
Un café parisien
J´aimais à l´heure apéritive
M´y asseoir aux premiers beaux jours
Pour embrasser la perspective
De ce merveilleux carrefour
J´y observais l´Observatoire
Et Bullier, souvenir d´un bal
Et le pavé chargé d´histoire
Du boulevard de Port-Royal
Un kiosque à journaux sans mystère
Fleurissait sur le terre-plein
Face à ce temple nécessaire
Hommage au fameux Vespasien
C´était un café de Paris
Entre mille joli, fleuri
Avec son bar et sa terrasse
A Montparnasse
Au coeur de ce beau carrefour
Où Saint-Michel et Luxembourg
Avaient rendez-vous tour à tour
Avec l´étude, avec l´amour
On y rencontrait des acteurs
Des poètes, des percepteurs
Jamais, jamais de dictateur
Uve d´espace (?)
Et l´on fumait du Caporal
Sous la statue d´un général
Etait-il, je m´en souviens mal
A pied ou à cheval?
Le crépuscule sur la ville
Traînait sa robe de lilas
Un vieux monsieur lisait Virgile
En dégustant un marsala
De jeunes femmes odorantes
Offraient leur visage cruel
A cette lumière expirante
Un reflet attardé du ciel
Et des hommes avec ces femmes
Echangeaient de subtils propos
Sur l´immortalité de l´âme
Ou le chic exquis d´un chapeau
C´était un café de Paris
Une voix disait : "Mon chéri"
L´amour aussi avait sa place
A la terrasse
On saluait des gens très bien
Que l´autobus des Gobelins
Vous déversait comme un trop plein
Sur ce rond-point si cartésien
Des amis venaient, excellents
Hélas où sont-ils à présent?
Alors dans le jour finissant
Du Val-de-Grâce
Des frondaisons du Luxembourg
Des vieilles pierres du faubourg
Pour notre Paris de toujours
Montait un chant d´amour
Il est venu de lourds soldats
Qui ont écrasé tout cela
Ah dites-nous qu´il reviendra
Le beau temps des lilas!