A la mort de juju
by Henri Tachan
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À la mort de Juju
Les copains sont venus
Tous en masse
Les filles de p´tite vertu
Tous les mecs inconnus
Des palaces
Moi aussi, j´étais là
Immobile et très lasse
Dans cette farce
Crachant sur l´au-delà
La belle mort que voilà
La garce!
Juju nous avait dit :
Que je meure un vendredi
Gras ou maigre
Ne bouffez pas de rôti
Chrysanthèmes ou d´hosties
Ni de vinaigre
Immolez quelques bœufs
Laissez craquez les œufs
En volaille
Et ne parlez plus à ceux
Qui retournent chez eux
Sans puer l´ail
Éclusez des gorgeons
À la santé de Platon
Mon cocker
Et ma grosse Jeanneton
À minuit, jouez-la donc
Au poker
Ainsi parla Juju
Qui est mort, qui l´eut cru?
De vieillesse
Après avoir tant bu
Tant brûlé et mordu
Sa jeunesse
Alors, on a sorti une caisse
D´Asti spumante
Des Xérès, des Chianti
Des bouteilles de pastis
Odorantes
Et les petites sont venues
Gorges rondes et pieds nus
Dans notre planque
On a trinqué et bu
On a gueulé : Juju
Tu nous manques!
Et puis, on s´est quittés
La ganache empâtée
Par l´alcool
Dehors, c´était l´été
Le long des rues bondées
De bagnoles
Je suis restée là
Immobile et très lasse
Dans cette farce
Crachant sur les lilas
La belle vie que voilà
La garce!
Les copains sont venus
Tous en masse
Les filles de p´tite vertu
Tous les mecs inconnus
Des palaces
Moi aussi, j´étais là
Immobile et très lasse
Dans cette farce
Crachant sur l´au-delà
La belle mort que voilà
La garce!
Juju nous avait dit :
Que je meure un vendredi
Gras ou maigre
Ne bouffez pas de rôti
Chrysanthèmes ou d´hosties
Ni de vinaigre
Immolez quelques bœufs
Laissez craquez les œufs
En volaille
Et ne parlez plus à ceux
Qui retournent chez eux
Sans puer l´ail
Éclusez des gorgeons
À la santé de Platon
Mon cocker
Et ma grosse Jeanneton
À minuit, jouez-la donc
Au poker
Ainsi parla Juju
Qui est mort, qui l´eut cru?
De vieillesse
Après avoir tant bu
Tant brûlé et mordu
Sa jeunesse
Alors, on a sorti une caisse
D´Asti spumante
Des Xérès, des Chianti
Des bouteilles de pastis
Odorantes
Et les petites sont venues
Gorges rondes et pieds nus
Dans notre planque
On a trinqué et bu
On a gueulé : Juju
Tu nous manques!
Et puis, on s´est quittés
La ganache empâtée
Par l´alcool
Dehors, c´était l´été
Le long des rues bondées
De bagnoles
Je suis restée là
Immobile et très lasse
Dans cette farce
Crachant sur les lilas
La belle vie que voilà
La garce!