Le condamné à mort
by Jacques Douai
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Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou
Que ma main plus légère et grave qu´une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s´émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.
Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d´Espagne,
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
Mène-moi loin d´ici battre notre campagne.
Le ciel peut s´éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l´herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde!
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n´avions pas fini de nous parler d´amour.
Nous n´avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les cours condamnent
Un assassin si beau qu´il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche! Amour ouvre tes portes!
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l´escalier, plus souple qu´un berger,
Plus soutenu par l´air qu´un vol de feuilles mortes.
Ô Traverse les murs; s´il le faut marche au bord
Des toits, des océans; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.
Que ma main plus légère et grave qu´une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s´émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.
Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d´Espagne,
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
Mène-moi loin d´ici battre notre campagne.
Le ciel peut s´éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l´herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde!
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n´avions pas fini de nous parler d´amour.
Nous n´avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les cours condamnent
Un assassin si beau qu´il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche! Amour ouvre tes portes!
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l´escalier, plus souple qu´un berger,
Plus soutenu par l´air qu´un vol de feuilles mortes.
Ô Traverse les murs; s´il le faut marche au bord
Des toits, des océans; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.