Nul ne guérit de son enfance
by Jean Ferrat
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Sans que je puisse m´en défaire
Le temps met ses jambes à mon cou
Le temps qui part en marche arrière
Me fait sauter sur ses genoux
Mes parents l´été les vacances
Mes frères et sœurs faisant les fous
J´ai dans la bouche l´innocence
Des confitures du mois d´août
Nul ne guérit de son enfance
Les napperons et les ombrelles
Qu´on ouvrait à l´heure du thé
Pour rafraichir les demoiselles
Roses dans leurs robes d´été
Et moi le nez dans leurs dentelles
Je respirais à contre-jour
Dans le parfum des mirabelles
L´odeur troublante de l´amour
Nul ne guérit de son enfance
Le vent violent de l´histoire
Allait disperser à vau-l´eau
Notre jeunesse dérisoire
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer
L´image d´un père évanouie
Qui disparut avec la guerre
Renaît d´une force inouie
Nul ne guérit de son enfance
Celui qui vient à disparaître
Pourquoi l´a-t-on quitté des yeux
On fait un signe à la fenêtre
Sans savoir que c´est un adieu
Chacun de nous a son histoire
Et dans notre cœur à l´affût
Le va-et-vient de la mémoire
Ouvre et déchire ce qu´il fût
Nul ne guérit de son enfance
Belle cruelle et tendre enfance
Aujourd´hui c´est à tes genoux
Que j´en retrouve l´innocence
Au fil du temps qui se dénoue
Ouvre tes bras ouvre ton âme
Que j´en savoure en toi le goût
Mon amour frais mon amour femme
Le bonheur d´être et le temps doux
Pour me guérir de mon enfance
Le temps met ses jambes à mon cou
Le temps qui part en marche arrière
Me fait sauter sur ses genoux
Mes parents l´été les vacances
Mes frères et sœurs faisant les fous
J´ai dans la bouche l´innocence
Des confitures du mois d´août
Nul ne guérit de son enfance
Les napperons et les ombrelles
Qu´on ouvrait à l´heure du thé
Pour rafraichir les demoiselles
Roses dans leurs robes d´été
Et moi le nez dans leurs dentelles
Je respirais à contre-jour
Dans le parfum des mirabelles
L´odeur troublante de l´amour
Nul ne guérit de son enfance
Le vent violent de l´histoire
Allait disperser à vau-l´eau
Notre jeunesse dérisoire
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer
L´image d´un père évanouie
Qui disparut avec la guerre
Renaît d´une force inouie
Nul ne guérit de son enfance
Celui qui vient à disparaître
Pourquoi l´a-t-on quitté des yeux
On fait un signe à la fenêtre
Sans savoir que c´est un adieu
Chacun de nous a son histoire
Et dans notre cœur à l´affût
Le va-et-vient de la mémoire
Ouvre et déchire ce qu´il fût
Nul ne guérit de son enfance
Belle cruelle et tendre enfance
Aujourd´hui c´est à tes genoux
Que j´en retrouve l´innocence
Au fil du temps qui se dénoue
Ouvre tes bras ouvre ton âme
Que j´en savoure en toi le goût
Mon amour frais mon amour femme
Le bonheur d´être et le temps doux
Pour me guérir de mon enfance