J´ai trouvé dans un vieux livre qui parle des ports de la Baie de Somme une anecdote assez croustillante.
Les femmes appelaient le port de leur village « ch´coin Minteux », le coin des menteurs.
En effet, c´était l´endroit où les hommes, chaque soir, se réunissaient pour fumer.

Lorsque j´ai lu ces lignes il m´est revenu en mémoire un souvenir d´enfance, j´ai revu notre vielle estacade à marée montante, baignée de soleil et j´ai senti le sable chaud sous mes pieds.

Qu´il était doux ce souvenir ce moment de bonheur, au coin des menteurs.

On sait où aller, là, jusqu´au port
Après le dîner, on flâne encore
Un beau jour d´automne sans vacanciers
C´est le coin où les hommes viennent fumer

Un jour de soleil, un jour sans pareil
Un jour de bonheur, au coin des menteurs

Eux parlent peu de pêche, beaucoup de chasse,
Des chemins vers les huttes à marée basse
C´est le coin des parleurs, coin du patois
Ou l´on oublie l´heure au quai en bois

Et même si le bistrot leur tend les bras
A regarder l´eau, ils restent là
Eux ils ont la brise et les bateaux
Comme toi tu as le bruit et les autos

C´est en camarade qu´on quitte les planches
Du bout d´estacade face à la Manche
C´est à contre cœur qu´on laisse aux mouettes
Le coin des menteurs, un peu poète

Un jour de soleil, un jour sans pareil
Un jour de bonheur, au coin des menteurs