Je voudrais chanter pour la demoiselle
Qui n´aura jamais de prince charmant
Dans ses yeux fermés, dire qu´elle est belle
Comme sont les belles dans les bois, dormant

Sur sa peau fanée
Faire des caresses
Y poser mes lèvres en guise d´onguent

Prendre tout mon souffle pour crier la honte
Le rouge dégoût qui me vient au front
En voyant tomber ces morceaux de fonte
Sur cette fragile fleur de liseron

Dans son poing serré
Déposer la perle
Qui vient de couler sur ma joue en feu

Quelqu´un a eu peur de cette hirondelle
Qui rayait le ciel de son ventre blanc
Quand la liberté donne des coups d´ailes
Il faut être heureux d´être sous le vent

Ses cheveux brûlés
En faire des tresses
Et nouer ma peine en joli ruban

Qui retirera sa poupée des ruines
Et lui posera auprès, sur le cœur
Pour qu´un jour, ailleurs, elle s´imagine
Qu´elle jouait avec sa petite sœur?

Et dans son regard
Peindre les images
Que tous les enfants gardent de leurs jeux

Un petit canard
Sur un bout de plage
Le beau cerf-volant, là-haut, dans les cieux