Les journalistes
by Jean-Pierre Ferland
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Beaucoup de mots, très peu d´humour, moitié pinson, moitié vautour
Ça dépend de l´heure et du jour, de l´édition et du tirage
Ils ont autant d´élan moral qu´ils ont de pages à leur journal
Ça fait du bien, ça fait du mal, ça dépend de leurs avantages
Ils vous habillent à leur façon, vous prêtent des déclarations
Vous coupent en deux ou trois tronçons, ils vous tuent puis ils vous éventrent
Ils racontent ce qu´ils ont su, d´un autre qui est bien connu
Un autre qui est très bien vu quand ils n´ont rien su ils inventent
Quand ils ont lu Tintin, Prévert, quand ils ont écrit quatre vers
On les consacre reporters dans la mode ou la politique
Quand ils n´ont plus assez d´idées on les met aux chiens égarés
Quand y´en a plus ils sont mutés, on les met aux rangs des critiques
As-tu vu mon papier tout frais c´est presque du papier monnaie
Est-ce que tu connais Bossuet, tout à fait moi moins la légende
C´est pas du mou, c´est du brutal et puis ça fera original
J´avais mal à mon piédestal quand on monte plus y faut descendre
Pour les comprendre il faut les voir, le moins souvent mais certains soirs
Surtout quand ils jouent l´épluchoir aux soirées des grandes premières
Le bras pendant, la plume au bout, le programme sur les genoux
Ils feignent de comprendre tout mais s´ennuient comme au cimetière
Et leurs critiques terminées, il faut les voir se corriger
Faisant toute objectivité comme s´ils avaient payé leurs places
Et le lendemain au matin vous la trouverez dans un coin
Une à la deux et deux fois rien, question de goût, question d´espace
Quand on sait tout on ne sait rien, je sais peu mais je le sais bien
J´ai appris dans un quotidien toutes les lois fondamentales
J´ai appris ce que je savais, le moins c´est faux, le plus c´est vrai
Le plus c´est gros plus c´est épais, le moins c´est blanc, le plus c´est sale
Quand vous écouterez ma chanson ne sautez pas aux conclusions
Sachez que vous faites exception et que gagner sa vie c´est triste
Ne me mettez pas aux arrêts, gardez vos rages pour après
Quand je n´aurai plus de succès, quand je deviendrai journaliste
Ça dépend de l´heure et du jour, de l´édition et du tirage
Ils ont autant d´élan moral qu´ils ont de pages à leur journal
Ça fait du bien, ça fait du mal, ça dépend de leurs avantages
Ils vous habillent à leur façon, vous prêtent des déclarations
Vous coupent en deux ou trois tronçons, ils vous tuent puis ils vous éventrent
Ils racontent ce qu´ils ont su, d´un autre qui est bien connu
Un autre qui est très bien vu quand ils n´ont rien su ils inventent
Quand ils ont lu Tintin, Prévert, quand ils ont écrit quatre vers
On les consacre reporters dans la mode ou la politique
Quand ils n´ont plus assez d´idées on les met aux chiens égarés
Quand y´en a plus ils sont mutés, on les met aux rangs des critiques
As-tu vu mon papier tout frais c´est presque du papier monnaie
Est-ce que tu connais Bossuet, tout à fait moi moins la légende
C´est pas du mou, c´est du brutal et puis ça fera original
J´avais mal à mon piédestal quand on monte plus y faut descendre
Pour les comprendre il faut les voir, le moins souvent mais certains soirs
Surtout quand ils jouent l´épluchoir aux soirées des grandes premières
Le bras pendant, la plume au bout, le programme sur les genoux
Ils feignent de comprendre tout mais s´ennuient comme au cimetière
Et leurs critiques terminées, il faut les voir se corriger
Faisant toute objectivité comme s´ils avaient payé leurs places
Et le lendemain au matin vous la trouverez dans un coin
Une à la deux et deux fois rien, question de goût, question d´espace
Quand on sait tout on ne sait rien, je sais peu mais je le sais bien
J´ai appris dans un quotidien toutes les lois fondamentales
J´ai appris ce que je savais, le moins c´est faux, le plus c´est vrai
Le plus c´est gros plus c´est épais, le moins c´est blanc, le plus c´est sale
Quand vous écouterez ma chanson ne sautez pas aux conclusions
Sachez que vous faites exception et que gagner sa vie c´est triste
Ne me mettez pas aux arrêts, gardez vos rages pour après
Quand je n´aurai plus de succès, quand je deviendrai journaliste