Si tu vois ma tante
by Jeanne Aubert
lyricscopy.com
L´autre jour, dans l´embouteillage
Un gavroche se trouvait coincé
Un tramway barrait l´ passage
A des régiments d´attelages
Au sergent de ville du barrage
Gavroche dit : Mon vieux, j´ dois dîner
Chez ma tante à héritage
Elle va sûrement se vexer!
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Dis-lui qu´entre l´Opéra
Et la Madeleine
D´puis une semaine
Je marque le pas!
Pourtant, j´espère un d´ ces jours
Rev´nir près d´elle
J´attends qu´on mette au carrefour
Une passerelle
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Adoptant cette phrase bizarre
Depuis ce jour, les Parigots
Ne disent plus : à la gare
Passe la main ou j´en ai marre!
A présent, cette expression rare
Résume tout en quelques mots
Au raseur que l´on rembarre
On murmure en tournant le dos :
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Dis-lui qu´ t´es un gros malin
Qui n´a pas honte
Et qu´ tu t´ rends compte
Que j´ passe la main
Dis-lui bien qu´elle a l´ bonjour
De ta poirlotte
Que tu n´ joues pas tous les jours
A la belote!
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Avec une beauté peu farouche
Un jeune homme manquant de fierté
Parlait d´amour sur sa couche
En manquant toutes les touches
Mais après plusieurs escarmouches
Voyant tous ses effets ratés
Tout en attrapant des mouches
La belle se mit à lui chanter :
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Tant qu´y a d´ la vie, y a d´ l´espoir
N´ perds pas courage
R´mets ton ouvrage
A demain soir
On peut bien rester, vois-tu,
La bouche ouverte
Mais à t´nir le bras tendu
On d´vient inerte
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
D´une façon toujours très comique
A la Chambre, on interpellait
L´ ministre répondit, lyrique
N´ touchez pas aux lois laïques
N´ touchez pas à la République
N´ touchez pas à ses bienfaits
Quelqu´un lui cria, cynique
Alors nous, on n´ touch´ra jamais!
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Elle pourrait se fâcher
Si l´on y touche
Toi seul, farouche,
As l´ droit d´ toucher
Car si tu manques de chic
Homme intrinsèque
On sait bien dans le public
Qu´ tu n´manques pas d´ chèques
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Un gavroche se trouvait coincé
Un tramway barrait l´ passage
A des régiments d´attelages
Au sergent de ville du barrage
Gavroche dit : Mon vieux, j´ dois dîner
Chez ma tante à héritage
Elle va sûrement se vexer!
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Dis-lui qu´entre l´Opéra
Et la Madeleine
D´puis une semaine
Je marque le pas!
Pourtant, j´espère un d´ ces jours
Rev´nir près d´elle
J´attends qu´on mette au carrefour
Une passerelle
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Adoptant cette phrase bizarre
Depuis ce jour, les Parigots
Ne disent plus : à la gare
Passe la main ou j´en ai marre!
A présent, cette expression rare
Résume tout en quelques mots
Au raseur que l´on rembarre
On murmure en tournant le dos :
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Dis-lui qu´ t´es un gros malin
Qui n´a pas honte
Et qu´ tu t´ rends compte
Que j´ passe la main
Dis-lui bien qu´elle a l´ bonjour
De ta poirlotte
Que tu n´ joues pas tous les jours
A la belote!
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Avec une beauté peu farouche
Un jeune homme manquant de fierté
Parlait d´amour sur sa couche
En manquant toutes les touches
Mais après plusieurs escarmouches
Voyant tous ses effets ratés
Tout en attrapant des mouches
La belle se mit à lui chanter :
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Tant qu´y a d´ la vie, y a d´ l´espoir
N´ perds pas courage
R´mets ton ouvrage
A demain soir
On peut bien rester, vois-tu,
La bouche ouverte
Mais à t´nir le bras tendu
On d´vient inerte
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
D´une façon toujours très comique
A la Chambre, on interpellait
L´ ministre répondit, lyrique
N´ touchez pas aux lois laïques
N´ touchez pas à la République
N´ touchez pas à ses bienfaits
Quelqu´un lui cria, cynique
Alors nous, on n´ touch´ra jamais!
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!
Elle pourrait se fâcher
Si l´on y touche
Toi seul, farouche,
As l´ droit d´ toucher
Car si tu manques de chic
Homme intrinsèque
On sait bien dans le public
Qu´ tu n´manques pas d´ chèques
Hé dis donc! si par hasard
Tu vois ma tante
Complimente-la de ma part!