La complainte de la télé
by Léo Ferré
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On m´appell´ la télé, la montreuse à tout-va
Avant d´fair´ le trottoir j´me les caill´ sur les toits
J´suis pas grand-chos´ de bien, c´est sûr, mais ce qui m´gêne
C´est leurs yeux interlopes qui me luxent les antennes...
J´ai un gars qu´est direct et l´autre qu´on nomm´ play-back
Et tout ça s´pellicule et tout ça s´met en boîte
Mais les clients sérieux c´est pas qu´ils m´embarrassent
Et pour pas fair´ d´envieux j´me les fais face à face
On m´appell´ la télé, la montreuse électrique
Et j´suis comme un´ morphin´ qu´endort la république
Quand y a des pinailleurs qui m´soulèv´nt des problèmes
Sur qui ou quoi ou qu´est-ce... j´leur dis : Jugez vous-mêmes
Un ministre à l´année que l´trottoir indispose
Entre deux cabinets fréquent´ ma télé-close
Pour les yeux affamés qui vont chercher fortune
Dans mon lit à colonnes j´peux leur montrer ma Une
On m´appell´ la télé des famill´s tout c´qui y a d´mieux
J´ai des ministres oc-CULtes à qui je fais les yeux
J´suis la télé-partouze, final´ment, faut bien l´dire
Qu´importe la partouze quand c´est pour le plaisir
Des fois j´suis l´invisible, j´en ai qui marchent à ça,
T´as pas vu, mon coco, mes soutiens-caméras?
Quand je suis exciting, y a de drôl´s de poulets
Qui fout´nt un carré blanc sur ce qu´ils vont lorgner
On m´appell´ la télé et j´fais tous les quartiers
Avec mes patt´s en l´air j´ai l´voyeur assuré
L´Olympe s´est vidé, l´music-hall du bisness,
Alors pour le remplir il tâte mon Palmarès
Depuis qu´j´ai d´la Lectur´ pour tous j´suis un peu snob
J´bouffe avec Montherlant qui m´amélior´ mon job
Mais comm´ le vendredi c´est le jour d´la morue
Mon mac Panorama me fout au coin des rues
On m´appell´ la télé d´la photo cavaleuse
Sur mon trottoir là-haut j´me sens tout´ transisteuse
Tout comm´ les fill´s publiques qu´ont leur jour de sortie
Moi pour prendre un coup d´air faut qu´j´me tap´ le rugby
Des fois j´suis comm´ les grues qui font du sentiment
J´fais pas payer trop cher et tout l´monde est content
Des fois j´suis pas causeuse, c´est quand j´ai mes affaires
Alors je dis : Barka! et j´prends l´frais mon p´tit père...
Avant d´fair´ le trottoir j´me les caill´ sur les toits
J´suis pas grand-chos´ de bien, c´est sûr, mais ce qui m´gêne
C´est leurs yeux interlopes qui me luxent les antennes...
J´ai un gars qu´est direct et l´autre qu´on nomm´ play-back
Et tout ça s´pellicule et tout ça s´met en boîte
Mais les clients sérieux c´est pas qu´ils m´embarrassent
Et pour pas fair´ d´envieux j´me les fais face à face
On m´appell´ la télé, la montreuse électrique
Et j´suis comme un´ morphin´ qu´endort la république
Quand y a des pinailleurs qui m´soulèv´nt des problèmes
Sur qui ou quoi ou qu´est-ce... j´leur dis : Jugez vous-mêmes
Un ministre à l´année que l´trottoir indispose
Entre deux cabinets fréquent´ ma télé-close
Pour les yeux affamés qui vont chercher fortune
Dans mon lit à colonnes j´peux leur montrer ma Une
On m´appell´ la télé des famill´s tout c´qui y a d´mieux
J´ai des ministres oc-CULtes à qui je fais les yeux
J´suis la télé-partouze, final´ment, faut bien l´dire
Qu´importe la partouze quand c´est pour le plaisir
Des fois j´suis l´invisible, j´en ai qui marchent à ça,
T´as pas vu, mon coco, mes soutiens-caméras?
Quand je suis exciting, y a de drôl´s de poulets
Qui fout´nt un carré blanc sur ce qu´ils vont lorgner
On m´appell´ la télé et j´fais tous les quartiers
Avec mes patt´s en l´air j´ai l´voyeur assuré
L´Olympe s´est vidé, l´music-hall du bisness,
Alors pour le remplir il tâte mon Palmarès
Depuis qu´j´ai d´la Lectur´ pour tous j´suis un peu snob
J´bouffe avec Montherlant qui m´amélior´ mon job
Mais comm´ le vendredi c´est le jour d´la morue
Mon mac Panorama me fout au coin des rues
On m´appell´ la télé d´la photo cavaleuse
Sur mon trottoir là-haut j´me sens tout´ transisteuse
Tout comm´ les fill´s publiques qu´ont leur jour de sortie
Moi pour prendre un coup d´air faut qu´j´me tap´ le rugby
Des fois j´suis comm´ les grues qui font du sentiment
J´fais pas payer trop cher et tout l´monde est content
Des fois j´suis pas causeuse, c´est quand j´ai mes affaires
Alors je dis : Barka! et j´prends l´frais mon p´tit père...