Les ascenseurs, camarades
by Léo Ferré
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Je te prendrai un de ces jours
Comment tu seras, je m´en fous
Et je te mettrai bout à bout
Les anges qu´on fait dans les cours
Des HLM à l´escalade
Et puis nous éteindrons le feu
Qui enflammera nos aveux
Dans les ascenseurs, camarades
Viens que je t´aime, je te veux
Ce qu´il y a de plus précieux
Dans mon silence et dans mon pieu
Chantant les liquides printemps
Pourtant vergué comme à l´automne
On envergait les paravents
Ceux qui paraient juste devant
Quand la Raison faisait l´aumône
Ma tête sur ta fleur d´enfant
Fera chanter mes fleurs d´alors
Comme les marins sur le port
Arriment leur joie par devant
Viens, capitaine, et je te donne
Ce qu´il y a de plus entier
Dans cet arbre au fond de forêt
Et puis ma source qui fredonne
Tu as des jeans cousus de feu
Quand leur embrasement t´apprend
Que mon crépuscule de sang
Te fait les lendemains heureux
Tes cris que je prends dans ma tête
Recouvrent mon âme à demi
Cette âme que l´enfant maudit
Qui te maudit d´être à la fête
Mais je savais que l´infortune
Se pare des fois de présent
Où la rime n´a plus le temps
De se rimer au clair de lune
Et puis, là-bas, je ne sais plus
Sauf que l´endroit, ça fait pitié
Pourquoi ce charme et son passé?
Pourquoi cette raison de plus?
Le champagne me coulait fort
Epais comme un vin d´outre-vent
Sensible aussi sur le devant
Sentant l´imparfait de mon corps
Il venait d´où? D´un temps qui passe
Et qui repasse au gré de moi
Au gré de toi qui es dans moi
Au gré du chagrin qui s´efface
Tu as des bas cousus comment?
Ça ressemble à un jean pervers
Là où ton monde est à l´envers
Et où ma joie t´éclaire à temps
Arrive, pionnier des rivières
Arrive, marin d´entrepont
Je te décerne la passion
A cet arrêt imaginaire
J´irai par là dans les cités
Ivre de toi, ivre de l´or
Que tu me donneras alors
Comme un serment du mois de mai
Ta culotte n´est pas du rêve
Que je faisais en t´attendant
Sur le parvis de mes vingt ans
Quand ma rage faisait la trêve
Les fleuves muets s´étonnaient
De nos exhalaisons de chic
Quand nous réinventions le hic
De nos destinées encombrées
Et cet adieu d´Apollinaire
Que je dessine sur tes yeux
Me brûlera comme le feu
Brûle les chagrins de bruyère
Je te prendrai un de ces jours
Comment tu seras, je m´en fous
Et je te mettrai bout à bout
Les anges qu´on fait dans les cours
Viens, capitaine, et je te vends
Ce qu´il y a de plus précieux
Dans mon silence et dans mon pieu
Chantant les liquides printemps
Tes HLM à l´escalade
Et puis nous éteindrons le feu
Qui enflammera nos aveux
Dans les ascenseurs, camarades!
Camarades!
Camarades!
Dans les ascenseurs, camarades!
Comment tu seras, je m´en fous
Et je te mettrai bout à bout
Les anges qu´on fait dans les cours
Des HLM à l´escalade
Et puis nous éteindrons le feu
Qui enflammera nos aveux
Dans les ascenseurs, camarades
Viens que je t´aime, je te veux
Ce qu´il y a de plus précieux
Dans mon silence et dans mon pieu
Chantant les liquides printemps
Pourtant vergué comme à l´automne
On envergait les paravents
Ceux qui paraient juste devant
Quand la Raison faisait l´aumône
Ma tête sur ta fleur d´enfant
Fera chanter mes fleurs d´alors
Comme les marins sur le port
Arriment leur joie par devant
Viens, capitaine, et je te donne
Ce qu´il y a de plus entier
Dans cet arbre au fond de forêt
Et puis ma source qui fredonne
Tu as des jeans cousus de feu
Quand leur embrasement t´apprend
Que mon crépuscule de sang
Te fait les lendemains heureux
Tes cris que je prends dans ma tête
Recouvrent mon âme à demi
Cette âme que l´enfant maudit
Qui te maudit d´être à la fête
Mais je savais que l´infortune
Se pare des fois de présent
Où la rime n´a plus le temps
De se rimer au clair de lune
Et puis, là-bas, je ne sais plus
Sauf que l´endroit, ça fait pitié
Pourquoi ce charme et son passé?
Pourquoi cette raison de plus?
Le champagne me coulait fort
Epais comme un vin d´outre-vent
Sensible aussi sur le devant
Sentant l´imparfait de mon corps
Il venait d´où? D´un temps qui passe
Et qui repasse au gré de moi
Au gré de toi qui es dans moi
Au gré du chagrin qui s´efface
Tu as des bas cousus comment?
Ça ressemble à un jean pervers
Là où ton monde est à l´envers
Et où ma joie t´éclaire à temps
Arrive, pionnier des rivières
Arrive, marin d´entrepont
Je te décerne la passion
A cet arrêt imaginaire
J´irai par là dans les cités
Ivre de toi, ivre de l´or
Que tu me donneras alors
Comme un serment du mois de mai
Ta culotte n´est pas du rêve
Que je faisais en t´attendant
Sur le parvis de mes vingt ans
Quand ma rage faisait la trêve
Les fleuves muets s´étonnaient
De nos exhalaisons de chic
Quand nous réinventions le hic
De nos destinées encombrées
Et cet adieu d´Apollinaire
Que je dessine sur tes yeux
Me brûlera comme le feu
Brûle les chagrins de bruyère
Je te prendrai un de ces jours
Comment tu seras, je m´en fous
Et je te mettrai bout à bout
Les anges qu´on fait dans les cours
Viens, capitaine, et je te vends
Ce qu´il y a de plus précieux
Dans mon silence et dans mon pieu
Chantant les liquides printemps
Tes HLM à l´escalade
Et puis nous éteindrons le feu
Qui enflammera nos aveux
Dans les ascenseurs, camarades!
Camarades!
Camarades!
Dans les ascenseurs, camarades!