Amours de mes dix ans
by Luc Romann
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Amours de mes dix ans
Près du Carreau du Temple
Où, dans les yeux des filles
Coulait, ruisseau précieux,
L´eau des ciels d´Orient
Au front grisâtre et las
Des maisons du Marais
Barbare asymétrie
De mille cheminées
En bouquets roses et noirs
J´en parfumais mes yeux
En sortant de l´école
Avant de me vautrer
Dans les caniveaux sales
Où l´on jouait aux billes
Rue de la Corderie
La fille du tailleur
M´entraînait dans la cave
Sous les voûtes de pierre
Me murmurait "Je t´aime"
Je la revois encore
Remontant l´escalier
Dans la pénombre humide
Et sous sa jupe courte
Blanches cuisses d´enfant
Faisant fleurir en moi
Des jardins suspendus
Où dansaient les lumières
Encore pâles et fragiles
D´étoiles inconnues
Aux noces de la ville
Je suivais dans les rues
Cortège coloré
Les voitures de biffins
Et de quatre saisons
Qui portaient leurs présents
A la mariée timide
Rougissante de voir
Sur sa robe de brume
Des taches de soleil
Tandis que dans mon cœur
Venait se faufiler
Douce mélancolie
Une litanie juive
Échappée d´une cour
Amours de mes dix ans
Au canal Saint-Martin
Sur l´eau tachée de feuilles
J´écrivis tant de noms
Aussitôt effacés
Je fis tant de voyages
Connus tant d´aventures
Que d´écluse en écluse
Les rêves au bout des yeux
Je suivais les chalands
Et du Faubourg du Temple
A la rue des Rosiers
Comme fleur étonnée
Découvrant le soleil
Moi, j´appris à aimer
Près du Carreau du Temple
Où, dans les yeux des filles
Coulait, ruisseau précieux,
L´eau des ciels d´Orient
Au front grisâtre et las
Des maisons du Marais
Barbare asymétrie
De mille cheminées
En bouquets roses et noirs
J´en parfumais mes yeux
En sortant de l´école
Avant de me vautrer
Dans les caniveaux sales
Où l´on jouait aux billes
Rue de la Corderie
La fille du tailleur
M´entraînait dans la cave
Sous les voûtes de pierre
Me murmurait "Je t´aime"
Je la revois encore
Remontant l´escalier
Dans la pénombre humide
Et sous sa jupe courte
Blanches cuisses d´enfant
Faisant fleurir en moi
Des jardins suspendus
Où dansaient les lumières
Encore pâles et fragiles
D´étoiles inconnues
Aux noces de la ville
Je suivais dans les rues
Cortège coloré
Les voitures de biffins
Et de quatre saisons
Qui portaient leurs présents
A la mariée timide
Rougissante de voir
Sur sa robe de brume
Des taches de soleil
Tandis que dans mon cœur
Venait se faufiler
Douce mélancolie
Une litanie juive
Échappée d´une cour
Amours de mes dix ans
Au canal Saint-Martin
Sur l´eau tachée de feuilles
J´écrivis tant de noms
Aussitôt effacés
Je fis tant de voyages
Connus tant d´aventures
Que d´écluse en écluse
Les rêves au bout des yeux
Je suivais les chalands
Et du Faubourg du Temple
A la rue des Rosiers
Comme fleur étonnée
Découvrant le soleil
Moi, j´appris à aimer