La passerelle
by Marie-Josée Vilar
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Nous étions ce jour-là sur un pont, sous la pluie
Un beau pont provisoire, sans doute une passerelle
Vous avez dit, je crois, quelque chose de joli
Un compliment classique, légèrement spirituel
Nous avons rencontré des enfants par nuées
Voulant guérir du mal qu´on prépare à l´école
S´envolant dans les rues sur leurs ailes en papier
Avec, écrits dessus, tous les mots des ras-le-bol
J´ai parlé de l´Espagne et de ses fandangos
Vous, de votre côté, vous veniez d´Italie
Où vous avez souhaité m´emmener illico
Rencontrer votre mère vivant en Lombardie
Passant dans Saint-Germain, vous avez fait l´aumône
De pièces de un franc à des gens inconnus
Vous avez remarqué un petit hôtel jaune
Nous y sommes montés, vous m´avez beaucoup plu
Nous avons déjeuné d´un café sur le lit
Vous étiriez le cou comme font les échassiers
Pour voir le bout de Seine qui confirme Paris
Peut-être avez-vous même pensé que vous m´aimiez
Sans arrêt, les radios annonçaient d´autres morts
Vous affirmiez que l´homme est de nature guerrière
Que vous ne souhaitiez plus lutter contre le sort
Tant pis pour le soldat qui meurt loin de sa mère
Vous m´avez invitée dans ce grand restaurant
Vous m´avez même aidée à ôter mon manteau
Tandis que nous goûtions de délicieux vins blancs
Deux gamins des banlieues ont volé votre auto
Vous avez tout à coup perdu votre jeunesse
Celle que l´instant d´avant je vous avais rendue
Du moins le pensiez-vous, dans un moment d´ivresse
Que j´avais pour ma part également confondu
Nous étions ce jour-là si près de la passerelle
Où circulent l´artiste et ses chevaux de foire
Où circulent les rêves et les romanichels
Et où file l´étoile impossible à avoir
Un beau pont provisoire, sans doute une passerelle
Vous avez dit, je crois, quelque chose de joli
Un compliment classique, légèrement spirituel
Nous avons rencontré des enfants par nuées
Voulant guérir du mal qu´on prépare à l´école
S´envolant dans les rues sur leurs ailes en papier
Avec, écrits dessus, tous les mots des ras-le-bol
J´ai parlé de l´Espagne et de ses fandangos
Vous, de votre côté, vous veniez d´Italie
Où vous avez souhaité m´emmener illico
Rencontrer votre mère vivant en Lombardie
Passant dans Saint-Germain, vous avez fait l´aumône
De pièces de un franc à des gens inconnus
Vous avez remarqué un petit hôtel jaune
Nous y sommes montés, vous m´avez beaucoup plu
Nous avons déjeuné d´un café sur le lit
Vous étiriez le cou comme font les échassiers
Pour voir le bout de Seine qui confirme Paris
Peut-être avez-vous même pensé que vous m´aimiez
Sans arrêt, les radios annonçaient d´autres morts
Vous affirmiez que l´homme est de nature guerrière
Que vous ne souhaitiez plus lutter contre le sort
Tant pis pour le soldat qui meurt loin de sa mère
Vous m´avez invitée dans ce grand restaurant
Vous m´avez même aidée à ôter mon manteau
Tandis que nous goûtions de délicieux vins blancs
Deux gamins des banlieues ont volé votre auto
Vous avez tout à coup perdu votre jeunesse
Celle que l´instant d´avant je vous avais rendue
Du moins le pensiez-vous, dans un moment d´ivresse
Que j´avais pour ma part également confondu
Nous étions ce jour-là si près de la passerelle
Où circulent l´artiste et ses chevaux de foire
Où circulent les rêves et les romanichels
Et où file l´étoile impossible à avoir