Je m´attache ou je meurs, je suis comme le lierre
Qui n´a jamais péché me jette ici la pierre
Je l´aimais!

Je l´avais rencontrée par un soir de folie
Je chantais aux passants "Vous êtes si jolie"
C´était vrai
Mon cœur plein de rancœur battit à se briser
De moi l´autre était lasse, je voulais me griser
D´un baiser

Elle m´a fait tressaillir, j´ai senti sur sa lèvre
Le frisson du désir, la plus ardent fièvre
Que j´ai connue
La crainte vint ensuite et l´angoisse du doute
Est-ce moi qu´elle aimait? Elle s´était donnée toute
Belle inconnue

L´inconnue, c´est son nom, n´en connaissant point d´autre
A-t-elle quitté mes bras pour aller dans les vôtres?
Je ne sais
J´ai goûté dans les siens la caresse suprême
Toute la volupté de ce doux mot "Je t´aime"
Je l´aimais!

Je l´aimais, eh bien oui, je l´aime et l´aime encore!
Je ne sais plus rien d´elle sinon que je l´adore
Peine perdue!
Car trahir son secret, cette ombre du mystère
C´est impossible chose, aussi vais-je sur Terre
Vers l´inconnu

Par besoin de revivre un instant de délices
Pour apaiser la chair et calmer mon supplice
Je voulais
Retrouver l´inconnue, amoureuse anonyme
Créatrice de plaisir dont le charme ranime
Que j´aimais

Je ne l´ai pas revue. Ma pauvre âme en détresse
A vers d´autres amours, cherché d´autres caresses
Celles qui tuent
L´affreuse jalousie s´en va ronger mon âme
Être à n´importe qui mais n´être plus ma femme
Mon inconnue

Je m´attache ou je meurs, je suis comme le lierre
Qui n´a jamais péché me jette ici la pierre
Je l´aimais!