Boulevard du temps qui passe
by Maxime Le Forestier
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A peine sortis du berceau
Nous sommes allés faire un saut
Au boulevard du temps qui passe
En scandant notre "Ça ira"
Contre les vieux, les mous, les gras
Confinés dans leurs idées basses.
On nous a vus, c´était hier
Qui descendions, jeunes et fiers
Dans une folle sarabande
En allumant des feux de joie
En alarmant les gros bourgeois
En piétinant leurs plates-bandes.
Jurant de tout remettre à neuf
De refaire quatre-vingt-neuf
De reprendre un peu la Bastille
Nous avons embrassé, goulus
Leurs femmes qu´ils ne touchaient plus
Nous avons fécondé leurs filles.
Dans la mare de leurs canards
Nous avons lancé, goguenards
Force pavés, quelle tempête
Nous n´avons rien laissé debout
Flanquant leurs credos, leurs tabous
Et leurs dieux, cul par-dessus tête.
Quand sonna le cessez-le-feu
L´un de nous perdait ses cheveux
Et l´autre avait les tempes grises.
Nous avons constaté soudain
Que l´été de la Saint-Martin
N´est pas loin du temps des cerises.
Alors, ralentissant le pas
On fit la route à la papa
Car, braillant contre les ancêtres
La troupe fraîche des cadets
Au carrefour nous attendait
Pour nous envoyer à Bicêtre.
Tous ces gâteux, ces avachis
Ces pauvres sépulcres blanchis
Chancelant dans leur carapace
On les a vus, c´était hier
Qui descendaient jeunes et fiers
Le boulevard du temps qui passe.
Nous sommes allés faire un saut
Au boulevard du temps qui passe
En scandant notre "Ça ira"
Contre les vieux, les mous, les gras
Confinés dans leurs idées basses.
On nous a vus, c´était hier
Qui descendions, jeunes et fiers
Dans une folle sarabande
En allumant des feux de joie
En alarmant les gros bourgeois
En piétinant leurs plates-bandes.
Jurant de tout remettre à neuf
De refaire quatre-vingt-neuf
De reprendre un peu la Bastille
Nous avons embrassé, goulus
Leurs femmes qu´ils ne touchaient plus
Nous avons fécondé leurs filles.
Dans la mare de leurs canards
Nous avons lancé, goguenards
Force pavés, quelle tempête
Nous n´avons rien laissé debout
Flanquant leurs credos, leurs tabous
Et leurs dieux, cul par-dessus tête.
Quand sonna le cessez-le-feu
L´un de nous perdait ses cheveux
Et l´autre avait les tempes grises.
Nous avons constaté soudain
Que l´été de la Saint-Martin
N´est pas loin du temps des cerises.
Alors, ralentissant le pas
On fit la route à la papa
Car, braillant contre les ancêtres
La troupe fraîche des cadets
Au carrefour nous attendait
Pour nous envoyer à Bicêtre.
Tous ces gâteux, ces avachis
Ces pauvres sépulcres blanchis
Chancelant dans leur carapace
On les a vus, c´était hier
Qui descendaient jeunes et fiers
Le boulevard du temps qui passe.