Quel bonheur toute la journée
D´avoir les yeux sans cesse en l´air
D´avoir la tête si occupée
Par tant de désirs à satisfaire

Les rêves en saignent, j´arrive plus à panser
Dans les signaux, j´baigne, je dérive à dé-penser
Les ampoules s´éteignent pas la nuit
Les idées se restreignent aux produits

Qu´on ne nous ôte pas nos rations
De rêves, pour tomber dans le panneau
De slogans, de décorations
Et que de partout, gisent ces décos.

Les yeux fatigués car cernés, tout m´interpelle.
Mais suis-je concerné?
Ma réalité est incarcérée dans de faux rêves
J´suis consterné!
L´oeil en déclin, la tête en deuil
Ce mobilier urbain m´fait des clins d´oeil
J´y prête plus tellement attention
Dans mon crane se fait l´impression.

Les rêves en saignent, j´arrive plus à panser
Dans les signaux, j´baigne, je dérive à dé-penser
Les ampoules s´éteignent pas la nuit
Les idées se restreignent aux produits

Qu´on ne nous ôte pas nos rations
De rêves, pour tomber dans le panneau
De slogans, de décorations
Et que de partout, gisent ces décos.

Assommé, la face sonnée, faut que ça fasse signe
Toute façon, ça fascine, de façon à nous façonner

Si par malheur tout disparaît
Que je n´ai plus rien à regarder
Ma vue retrouvant ses facultés
Vers quels rêves puis-je bien me tourner?
L´expulsion de mes pulsion
La fin de ma colonisation
Au risque de me mettre à penser
Je préfère avoir des yeux crevés.