Juste le temps de vivre (l'évadé)
by Philippe Clay
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Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler les pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l´odeur des arbres
Il respirait de tout son corps
La lumière l´accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu´ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d´acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu´ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l´eau
Il y a plongé son visage
Il riait de joie; il a bu
Pourvu qu´ils me laissent le temps
Il s´est relevé pour sauter
Pourvu qu´ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
l´a foudroyé sur l´autre rive
Le sang et l´eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps de rire aux assassins
Le temps d´atteindre l´autre rive
Le temps de courir vers la femme
Juste le temps de vivre
Ses pieds faisaient rouler les pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l´odeur des arbres
Il respirait de tout son corps
La lumière l´accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu´ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d´acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu´ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l´eau
Il y a plongé son visage
Il riait de joie; il a bu
Pourvu qu´ils me laissent le temps
Il s´est relevé pour sauter
Pourvu qu´ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
l´a foudroyé sur l´autre rive
Le sang et l´eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps de rire aux assassins
Le temps d´atteindre l´autre rive
Le temps de courir vers la femme
Juste le temps de vivre