C´n´est pas pour les gros titres en noir
Que j´achète mon journal du soir
Ni pour la rubrique des sports
Rubrique des sports
Je parcours d´un vague regard
La plus grande part de mon canard
Et je lis les potins d´abord
Les potins d´abord.

C´est fluctuant, mais c´est nature
Cette sorte de littérature
Parlant des vivants, pas des morts
Vivants, pas des morts
En se moquant d´l´actualité
Dans le seul but de l´égayer
Ce qui fait battre des records
Aux potins d´abord.

Le potin ne fait pas de bruit
On le chuchote, on en sourit
Et puis on l´oublie sans remords
L´oublie sans remords
On peut dormir loin des passions
Qui font déchirer les nations
En lisant les potins d´abord
Les potins d´abord.

Les guerres, les crimes, les accidents,
C´est commercial et ça se vend
A la criée toutes voiles dehors
Toutes voiles dehors
Le drame n´est pas un mets choisi
Pour aiguiser mon appétit
Je tourne la page et je dévore
Les potins d´abord.

Supposons qu´un grand personnage
Occupe les premières pages
Figé dans un même décor
Un même décor
Dans la rubrique que je préfère
On l´retrouve aux Folies Bergères
Proclamant d´une voix de stentor :
"Po-potins d´abord!".

Lorsque Cinq colonnes à la une
Décrivent notre av´nir dans la lune
Ça me semble un coquin de sort
Un coquin de sort
Et je redescends sur la terre
Retrouver une certaine commère
Qui va m´offrir franco de port
Les potins d´abord.