J´ai douze ans mon nom est Sam
Je suis né à Monrovia
Capitale du Libéria
Pays libre et misérable
Enrôlé contre Taylor
Volontaire j´ai pris les armes
Les élus font peu d´efforts
Ici l´av´nir est criblé d´balles
A vos ordres mon général
Je dispose et j´éxécute
Membres des forces rebelles contre l´Etat qui persécute
J´ai volé sur des cadavres
Car la guerre c´est d´faire des thunes
Le paradis est mort
Des vies s´éteignent
Là haut l´enfer débute
J´ai douze ans, c´est l´âge bête
Quand j´me drogue rien n´m´arrête
Alors je règle les histoires sur le tranchant de ma machette
Dans la rue c´est (??)
Des corps gisent sur les trottoirs
Carbonisés dans un pieu
Car la routine est bien trop noire
Moi j´ai des images atroces
A la fois bourreau et victime
C´était la guerre ou la mort
Donc la défense est légitime
J´élimine sans remords
Mon récit est véridique
Et bien avant ma naissance
Le climat était critique...


Les balles sont des étoiles filantes (qu´ils ont tirés)
L´enn´mi craint mon arme est belle et rutilante comme dans un film américain
J´ai le Kalash a l´épaule, unis dans un sale pétrin
J´préfère la guerre à l´école car on apprend sur le terrain
Congo ou Sierra Léonne sont le théâtre de nos exploits
Et le bruit des balles qui fusent réonnent tout comme le seul espoir
A la paix on nous laisse croire
Un dictateur pour modèle
J´ai causé des traumatismes et autres sévices corporels
Intouchables, les élus sont bien souvent haut perchés
Manipulé j´entends parlé d´ ONU et d´ ONG
Un destin controversé
Du samedi au vendredi
Car le PNB est faible comme notre éspérance de vie
Donc pour oublier notre sort, on préfère fumer d´la merde
Imaginez le calvaire
Quand j´ai du tuer ma mère
Moi j´ai bousculé par terre
Adultes et nourrissons
L´ AK-47 est trop lourde à porter donc nous pourrissons
Par ici c´est la merde
J´rêve de (??) et d´hexagone
La mort est la plus proche amie
Et toutes les vies s´évaporent
Mon surnom c´est RAMBO
Mon idole c´est STALLONE
Chez moi le doute c´est installé entre raffales et hématomes
Elle a toujours le même arôme
La mort est fade souvent très lente
En s´entrainant au son des balles,aux sons des cris des gens qu´j´éventre
Devenir une légende vivante
Glissante sur une mauvaise pente
L´enfant soldat des bidonvilles devient le patron aux checkpoints
J´ai massacré des villages
Pour une cause qui nous échappe
J´ai violé des femmes et vu des corps en stock a chaque étape
Je n´attend pas que l´état nous montre de l´amitié
On m´appelle génocide, crime de guerre ou contre l´humanité