Du vallon tout ensoleillé
Se sont enfuis les jours moroses
Et l´Amour qui s´est éveillé
Pose un baiser sur toute chose

Pour saluer l´Être divin
Chacun murmure une prière
Lorsque l´angélus, le matin
Tinte gaiement au presbytère

Dong, dong, dong
Sonne, sonne donc
Dong, dong, dong
Joyeux carillon
Et toi, paysan, prie
Pour fêter le printemps
Et la saison fleurie

Du grain semé dans le sillon
Est née une bien plaisante herbe
Qui, pendant la tiède saison
S´est changée en épis superbes

Quand sonne l´angélus l´été
Le moissonneur tient la faucille
Et sur son front plein de fierté
En perles la sueur scintille

[Dong, dong, dong
Sonne, sonne donc.
Dong, dong
Charmant carillon.
Et toi, paysan, prie
Pour remercier Dieu
De la moisson bénie

Dans la plaine, sur les côteaux
Les chants s’élèvent en cadence.
On cercle tous les tonneaux
Pour la vendange qui s’avance.

Le vigneron chante un refrain
Que, dès le matin, il entonne
Car c’est avec le verre en main
Que joue l’angélus d’automne.

Dong, dong, dong
Sonne, sonne donc.
Dong, dong
Vivant carillon.
Et toi, paysan, prie
Pour remercier Dieu
De la vigne chérie

Voici l’hiver et dans les bois
Où tout gémit, où tout frissonne
Pleurant les beaux jours d’autrefois
La cloche sourdement résonne.

Et l’on voit les petits oiseaux
Qui restent au pays, fidèles
Frapper du bec à leurs carreaux
Avec un long bruissement d’aile.

Dong, dong, dong
Sonne, sonne donc.
Dong, dong
Triste carillon.
Et toi, paysan, prie
Pour l’oiseau exilé
Sans doute sans famille.]
#FIN#