L'étrangère
by Yves Montand
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Il existe près des écluses
Un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s´use
A démêler le tien du mien
En bande on s´y rend en voiture,
Ordinairement au mois d´août,
Ils disent la bonne aventure
Pour des piments et du vin doux
On passe la nuit claire à boire
On danse en frappant dans ses mains,
On n´a pas le temps de le croire
Il fait grand jour et c´est demain.
On revient d´une seule traite
Gais, sans un sou, vaguement gris,
Avec des fleurs plein les charrettes
Son destin dans la paume écrit.
J´ai pris la main d´une éphémère
Qui m´a suivi dans ma maison
Elle avait des yeux d´outre-mer
Elle en montrait la déraison.
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes de faon,
J´aimais déjà les étrangères
Quand j´étais un petit enfant!
Celle-ci par là vite vite
De l´odeur des magnolias,
Sa robe tomba tout de suite
Quand ma hâte la délia.
En ce temps-là, j´étais crédule
Un mot m´était promis si on,
Et je prenais les campanules
Pour des fleurs de la passion
A chaque fois tout recommence
Toute musique me saisit,
Et la plus banale romance
M´est l´éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme
Un long jour, une courte nuit,
Puis au matin : "Bonsoir madame"
L´amour s´achève avec la pluie.
Un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s´use
A démêler le tien du mien
En bande on s´y rend en voiture,
Ordinairement au mois d´août,
Ils disent la bonne aventure
Pour des piments et du vin doux
On passe la nuit claire à boire
On danse en frappant dans ses mains,
On n´a pas le temps de le croire
Il fait grand jour et c´est demain.
On revient d´une seule traite
Gais, sans un sou, vaguement gris,
Avec des fleurs plein les charrettes
Son destin dans la paume écrit.
J´ai pris la main d´une éphémère
Qui m´a suivi dans ma maison
Elle avait des yeux d´outre-mer
Elle en montrait la déraison.
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes de faon,
J´aimais déjà les étrangères
Quand j´étais un petit enfant!
Celle-ci par là vite vite
De l´odeur des magnolias,
Sa robe tomba tout de suite
Quand ma hâte la délia.
En ce temps-là, j´étais crédule
Un mot m´était promis si on,
Et je prenais les campanules
Pour des fleurs de la passion
A chaque fois tout recommence
Toute musique me saisit,
Et la plus banale romance
M´est l´éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme
Un long jour, une courte nuit,
Puis au matin : "Bonsoir madame"
L´amour s´achève avec la pluie.