Les deux grenadiers
par Adrien Legros
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Je les ai vus, ces deux grenadiers,
Qui s´en revenaient vers la France
Et qui, des Russes longtemps prisonniers,
N´avaient plus qu´une espérance
Soudain, autour d´eux, le bruit va grandissant
La France est vaincue et succombe,
Ses fils ont pour elle épuisé tout leur sang,
L´Empereur est captif, le Dieu tombe!
J´ai vu des pleurs s´échapper de leurs yeux
Car la nouvelle était vraie
L´un dit alors : Je suis trop vieux,
Je sens se rouvrir ma plaie
Et l´autre dit : Adieu, chansons,
La mort fait mon envie
Mais j´ai là-bas femme et garçons
A qui je dois la vie
Femme et garçons, amour, enfants
Pour moi, c´en est fait, rien ne vibre
Oui, mon empereur toujours triomphant
Oui, mon empereur n´est pas libre!
Ami, je m´en fie à tes soins,
Mon cœur brisé t´en prie,
Si je dois mourir, que mon corps du moins
Repose dans ma patrie
Ma croix, tu me l´attacheras,
Pure et de sang trempée,
Que mon fusil reste à mon bras
Et, dans ma main, l´épée!
[Sur l´air de La Marseillaise]
Je serai de l´éternel sommeil
La sentinelle muette
Et les canons sonneront mon réveil
Avec la joyeuse trompette
Que mon empereur sur mes os passe alors,
Tambours, faites vous entendre,
Tambours, faites vous entendre,
Armé, je me lèverai de terre, très fort :
J´ai mon empereur à défendre!
Qui s´en revenaient vers la France
Et qui, des Russes longtemps prisonniers,
N´avaient plus qu´une espérance
Soudain, autour d´eux, le bruit va grandissant
La France est vaincue et succombe,
Ses fils ont pour elle épuisé tout leur sang,
L´Empereur est captif, le Dieu tombe!
J´ai vu des pleurs s´échapper de leurs yeux
Car la nouvelle était vraie
L´un dit alors : Je suis trop vieux,
Je sens se rouvrir ma plaie
Et l´autre dit : Adieu, chansons,
La mort fait mon envie
Mais j´ai là-bas femme et garçons
A qui je dois la vie
Femme et garçons, amour, enfants
Pour moi, c´en est fait, rien ne vibre
Oui, mon empereur toujours triomphant
Oui, mon empereur n´est pas libre!
Ami, je m´en fie à tes soins,
Mon cœur brisé t´en prie,
Si je dois mourir, que mon corps du moins
Repose dans ma patrie
Ma croix, tu me l´attacheras,
Pure et de sang trempée,
Que mon fusil reste à mon bras
Et, dans ma main, l´épée!
[Sur l´air de La Marseillaise]
Je serai de l´éternel sommeil
La sentinelle muette
Et les canons sonneront mon réveil
Avec la joyeuse trompette
Que mon empereur sur mes os passe alors,
Tambours, faites vous entendre,
Tambours, faites vous entendre,
Armé, je me lèverai de terre, très fort :
J´ai mon empereur à défendre!