La fleur du large
par Agnès Bihl
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J´suis la fille d´un brigand
J´suis la fille d´un corsaire
J´vais par mers et par vents
Faire la terre buissonnière
Plutôt pirate, peut-être viking
J´ai peur de rien sauf des rivages
J´me bats en mer comme sur un ring
Tout l´monde m´appelle la Fleur du Large
Et à la mer comme à la mer
Je hisse ma vie, ça tourne la tête
J´suis cap´taine au long courant d´air
J´sème le vent et j´parle aux tempêtes
Sans cesse barrer, sans cesse partir
J´ai compris qu´faut être toujours prête
Que bon vent ne saurait mentir
Qu´la Liberté s´apprend sans Maître
J´me fous bien, si j´me noie, que l´eau soit bonne ou pas
S´il y a un temps pour tout, j´en veux du gros pour moi
Et j´me pousse en dérive toujours la plage au ventre
Loin des îles, trop faciles, sur la j´tée, j´jette pas l´ancre
Avec moi le déluge, je suis toute au naufrage
Sur mon radeau j´méduse les hommes d´équipage
Et leur cargo prend l´opinion publique qui parque
Leur morale bateau contre qui mène sa barque
Et sans fin, j´carapate de frégate en galère
Je ne suis que pirate et qu´une aventurière
J´suis la fille d´un bandit
J´suis la fille d´un corsaire
Les hommes, quand je les fuis
M´appellent la Sorcière...
Mais moi, j´les r´fuse à cœur perdu
Ces faux mutins qui s´veulent mutants
Qui pour ma fleur, m´montrent leurs écus
Pour m´payer en amants contents
Trop fière pour leur servir d´joujou
Qui geint quand eux ne le sont pas
Fille soumise mise sous un homme saoul
Bobonne à rien et bon appât
Et eux qu´essayent de me séduire
S´contentent, et tentent de m´mettre en cage
Moi comme château, j´vois qu´mon navire
Comme bijoux, j´veux qu´les coquillages
Et dès que je pose pied sur c´bout d´terre, terre à terre
Je deviens miss Anguille et je me fais mystère
J´suis toute à la rivière, comme une carpe j´fais la muette
Dès qui m´jettent à la joue leurs pauvres embruns d´causette
Mais je n´leur donne rien, je reste dans ma coquille
Et eux, qui m´postillonnent leur triste embrun d´ennui
Ils méprisent, ils médisent, et bien sûr m´crachent dessus
Ça les distrait d´leur vie, d´leur pauvre gagne-pain perdu
Et toujours je dois fuir leur morale des terres
Dardant vers l´horizon mon corsage de corsaire
J´suis la fille d´un pochard
J´suis la fille d´un pochtron
J´suis qu´une serveuse de bar
Mes voiles, c´est mon torchon...
C´est toujours drôle une fille d´corsaire
Qu´on peut faire chanter au pourboire
Une fille qui n´sert qu´à s´laisser faire
Tant qu´y a d´la vinasse, y a d´l´espoir
Mais faut bien nourrir mon pirate
Celui qui tangue de bar en bar
Et contre un sucre, v´là qu´j´donne la patte
Pour payer l´verre où il s´amarre
Et j´reste là, la mer dans l´âme
L´ancre jetée sur le comptoir
J´le vois se noyer dans une larme
Du fond d´son verre, d´sa mort à boire
Je n´suis qu´une fille de peine, je n´suis qu´une fille de joie
Car l´ivrogne devient prince quand le client est roi
Et chaque soir, je taquine, je coquine et mutine
Pour gagner les bonnes graisses de ces marins d´cuisine
Mais qu´un jour vienne au port le corsaire que j´attends
Pour qu´enfin je puisse en avoir pour mon amant
Que ces moussaillons voient qu´c´est une autre paire de hanches
Que celles qui les menaient au fond de leurs nuits blanches
Il s´ra mon capitaine par mon seul commandement
Et j´arrêterai enfin d´vivre de l´erreur du temps
J´s´rai la femme d´un brigand
J´s´rai la femme d´un corsaire
Fleur du Large en plein vent
J´f´rai la terre buissonnière
J´suis la fille d´un corsaire
J´vais par mers et par vents
Faire la terre buissonnière
Plutôt pirate, peut-être viking
J´ai peur de rien sauf des rivages
J´me bats en mer comme sur un ring
Tout l´monde m´appelle la Fleur du Large
Et à la mer comme à la mer
Je hisse ma vie, ça tourne la tête
J´suis cap´taine au long courant d´air
J´sème le vent et j´parle aux tempêtes
Sans cesse barrer, sans cesse partir
J´ai compris qu´faut être toujours prête
Que bon vent ne saurait mentir
Qu´la Liberté s´apprend sans Maître
J´me fous bien, si j´me noie, que l´eau soit bonne ou pas
S´il y a un temps pour tout, j´en veux du gros pour moi
Et j´me pousse en dérive toujours la plage au ventre
Loin des îles, trop faciles, sur la j´tée, j´jette pas l´ancre
Avec moi le déluge, je suis toute au naufrage
Sur mon radeau j´méduse les hommes d´équipage
Et leur cargo prend l´opinion publique qui parque
Leur morale bateau contre qui mène sa barque
Et sans fin, j´carapate de frégate en galère
Je ne suis que pirate et qu´une aventurière
J´suis la fille d´un bandit
J´suis la fille d´un corsaire
Les hommes, quand je les fuis
M´appellent la Sorcière...
Mais moi, j´les r´fuse à cœur perdu
Ces faux mutins qui s´veulent mutants
Qui pour ma fleur, m´montrent leurs écus
Pour m´payer en amants contents
Trop fière pour leur servir d´joujou
Qui geint quand eux ne le sont pas
Fille soumise mise sous un homme saoul
Bobonne à rien et bon appât
Et eux qu´essayent de me séduire
S´contentent, et tentent de m´mettre en cage
Moi comme château, j´vois qu´mon navire
Comme bijoux, j´veux qu´les coquillages
Et dès que je pose pied sur c´bout d´terre, terre à terre
Je deviens miss Anguille et je me fais mystère
J´suis toute à la rivière, comme une carpe j´fais la muette
Dès qui m´jettent à la joue leurs pauvres embruns d´causette
Mais je n´leur donne rien, je reste dans ma coquille
Et eux, qui m´postillonnent leur triste embrun d´ennui
Ils méprisent, ils médisent, et bien sûr m´crachent dessus
Ça les distrait d´leur vie, d´leur pauvre gagne-pain perdu
Et toujours je dois fuir leur morale des terres
Dardant vers l´horizon mon corsage de corsaire
J´suis la fille d´un pochard
J´suis la fille d´un pochtron
J´suis qu´une serveuse de bar
Mes voiles, c´est mon torchon...
C´est toujours drôle une fille d´corsaire
Qu´on peut faire chanter au pourboire
Une fille qui n´sert qu´à s´laisser faire
Tant qu´y a d´la vinasse, y a d´l´espoir
Mais faut bien nourrir mon pirate
Celui qui tangue de bar en bar
Et contre un sucre, v´là qu´j´donne la patte
Pour payer l´verre où il s´amarre
Et j´reste là, la mer dans l´âme
L´ancre jetée sur le comptoir
J´le vois se noyer dans une larme
Du fond d´son verre, d´sa mort à boire
Je n´suis qu´une fille de peine, je n´suis qu´une fille de joie
Car l´ivrogne devient prince quand le client est roi
Et chaque soir, je taquine, je coquine et mutine
Pour gagner les bonnes graisses de ces marins d´cuisine
Mais qu´un jour vienne au port le corsaire que j´attends
Pour qu´enfin je puisse en avoir pour mon amant
Que ces moussaillons voient qu´c´est une autre paire de hanches
Que celles qui les menaient au fond de leurs nuits blanches
Il s´ra mon capitaine par mon seul commandement
Et j´arrêterai enfin d´vivre de l´erreur du temps
J´s´rai la femme d´un brigand
J´s´rai la femme d´un corsaire
Fleur du Large en plein vent
J´f´rai la terre buissonnière