La colère
par Allain Leprest
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Ca te vient, ça t´arrive, cent clébards dans la tête,
Une locomotive, un barrage qui pète
Ca te sort d´une graine et ça devient un tronc
Et les branches d´un chêne qui t´éclatent le front
C´est jouir à l´inverse, c´est un ciel à sanglots
Et son grelon qui perce les parois de la peau
C´est pleurer à l´envers, le pétard de la peine
L´orgasme de la haine. C´est s´entr´aimer quand même,
La colère
C´est un piano qui cogne dans l´orchestre des veines
Ce pipeau dont l´haleine sent mille saxophones
C´est la sueur de décembre, mourir en italique
Vouloir nouer ensemble la Manche et l´Atlantique
C´est une épée tendue à la barbe des cons
Une fleur de passion aux pétales pointus
C´est le jour moins le jour, c´est un accouchement
Sans l´aube d´un enfant, les mâchoires de l´amour,
La colère
C´est les yeux qui s´effritent et le poing qui se blesse
Au tranchant des caresses, au baiser de la vitre
"Patron, une dernière, à la santé du diable!"
Et je casse mon verre sur le bord de la table
C´est un rire qui balance sous le ciel des gibets
Et son sexe bandé en haut de la potence
C´est le cœur éclaté mais c´est mieux que se taire
De pouvoir la chanter, comme hurler de colère,
Sa colère
C´est l´anus du Vésuve dessous ma casserole
Un fleuve de pétrole où navigue l´étuve
La langue qui s´embrase, la salive qui brûle
Et le ventre qui hurle pour attiser les phrases
Cette vague de braises au bûcher de la mer
Cette écume incendiaire qui lèche la falaise
C´est un feu de chevaux lancés au cœur des champs
Et le vent qui reprend l´odeur de leurs sabots,
La colère
C´est sauter à deux pieds sur l´édredon des ronces
La rage qui défonce les portes enfoncées
C´est l´opéra du cri, l´orage de tes bras
C´est cracher du lilas à la gueule des orties
C´est un hymne de fou, c´est l´étincelle noire
Qui porte à la victoire l´agneau contre le loup
Un baiser en dedans à l´amitié complice
Qui mord à pleine dents le cul de l´injustice,
La colère
Une locomotive, un barrage qui pète
Ca te sort d´une graine et ça devient un tronc
Et les branches d´un chêne qui t´éclatent le front
C´est jouir à l´inverse, c´est un ciel à sanglots
Et son grelon qui perce les parois de la peau
C´est pleurer à l´envers, le pétard de la peine
L´orgasme de la haine. C´est s´entr´aimer quand même,
La colère
C´est un piano qui cogne dans l´orchestre des veines
Ce pipeau dont l´haleine sent mille saxophones
C´est la sueur de décembre, mourir en italique
Vouloir nouer ensemble la Manche et l´Atlantique
C´est une épée tendue à la barbe des cons
Une fleur de passion aux pétales pointus
C´est le jour moins le jour, c´est un accouchement
Sans l´aube d´un enfant, les mâchoires de l´amour,
La colère
C´est les yeux qui s´effritent et le poing qui se blesse
Au tranchant des caresses, au baiser de la vitre
"Patron, une dernière, à la santé du diable!"
Et je casse mon verre sur le bord de la table
C´est un rire qui balance sous le ciel des gibets
Et son sexe bandé en haut de la potence
C´est le cœur éclaté mais c´est mieux que se taire
De pouvoir la chanter, comme hurler de colère,
Sa colère
C´est l´anus du Vésuve dessous ma casserole
Un fleuve de pétrole où navigue l´étuve
La langue qui s´embrase, la salive qui brûle
Et le ventre qui hurle pour attiser les phrases
Cette vague de braises au bûcher de la mer
Cette écume incendiaire qui lèche la falaise
C´est un feu de chevaux lancés au cœur des champs
Et le vent qui reprend l´odeur de leurs sabots,
La colère
C´est sauter à deux pieds sur l´édredon des ronces
La rage qui défonce les portes enfoncées
C´est l´opéra du cri, l´orage de tes bras
C´est cracher du lilas à la gueule des orties
C´est un hymne de fou, c´est l´étincelle noire
Qui porte à la victoire l´agneau contre le loup
Un baiser en dedans à l´amitié complice
Qui mord à pleine dents le cul de l´injustice,
La colère