Qu´on nous éloigne et je pleure
Qu´on nous sépare et je meurs
Qu´on lézarde, qu´on dénoue
Le plus petit mot de nous
Et je me perce le coeur
Qu´on nous morcelle et je hurle
Qu´on nous disperse et je brûle
Qu´on plume, qu´on déchiquette
Un seul moineau sur nos têtes
Et je coupe en deux la lune

Mon amour, mon abat-jour
Regarde au fond de la cour
La nuit retient ses molosses
J´voudrais leur fermer la gueule
Mais si je reste tout seul
J´en aurai pas la force

Qu´on nous plie et je me rends
Qu´on nous casse et je me pends
Qu´on nous dévore, qu´on nous pille
Nous brise, nous éparpille
Et je redeviens du vent
Qu´on nous déchire et je saigne
Qu´on nous délie, je m´enchaîne
Qu´on faufile entre nous deux
Un grand couteau d´acier bleu
Ou qu´on fasse ce qu´on veut

Mon amour, mon abat-jour
Regarde au fond de la cour
La nuit retient ses molosses
J´voudrais leur fermer la gueule
Mais si je reste tout seul
J´en aurai pas la force

Qu´on nous émiette et je craque
Qu´on nous découse et je claque
Qu´on nous casse, qu´on me troue
Qu´on nous éteigne et je fous
La Terre entière en play-back
Qu´on nous tranche et je me broie
Qu´on nous scinde et je me noie
Qu´on nous éloigne et je pleure
Qu´on nous sépare et je meurs
Comme à l´envers d´une croix

Mon amour, mon abat-jour
Regarde au fond de la cour
La nuit retient ses molosses
J´voudrais leur fermer la gueule
Mais si je reste tout seul
J´en aurai pas la force

Mon amour, mon abat-jour
Regarde au fond de la cour
La nuit retient ses molosses
J´voudrais leur fermer la gueule
Mais si je reste tout seul
Je deviendrai féroce