La centième nuit
par Anne Sylvestre
lyricscopy.com
C´était un p´tit chanteur des rues
Dont le modèle a disparu
Aimable et pas trop mal fichu
De sa personne
Son accordéon en sautoir
Il faisait valser les trottoirs
D´une musique sans histoire
Celle qu´on fredonne
Un soir que dans les beaux quartiers
Il essayait d´apitoyer
Une rombière entortillée
Dans ses fourrures
Il vit sortir de l´autobus
Une splendeur, une Vénus
Un canon, une super-plus
La beauté pure
Ah! J´en crois pas mes yeux
Ah! Cadeau du bon Dieu
Ah! J´ vais jouer mon vieux
L´hymne à l´amour en fa dièse
Faut qu´ ça lui plaise!
Oubliant là sa clientèle
Il la suivit mais la gazelle
Fit tricoter les jambes qu´elle
Avait superbes
Et sans entendre sa chanson
Quand il l´aborda sans façon
Elle l´assassina de son
Regard acerbe
Elle remarqua dans un éclair
Qu´ s´il avait la chanson, c´est clair,
En revanche, il n´avait pas l´air
L´air à la mode
Et le laissa planté tout con
Au pied d´une de ces maisons
Où on se casse le nez si on
N´a pas le code
Ah! Me laissez pas là
Ah! J´en perdrai mon la
Ah! J´ vais vous jouer la
Reine de la Nuit en fa dièse
Faut qu´ ça vous plaise!
Incapable de faire un pas
Devant son immeuble, il campa
Jonglant avec les "sûrement pas"
Et les "peut-être"
La demoiselle aux jolis yeux
Ça la chatouillait bien un peu
D´imaginer cet amoureux
Sous ses fenêtres
Voyant comme il s´enracinait
Elle lui fit passer un billet
"Si vous voulez m´attendre, c´est
Votre problème
Mais venez donc pendant cent nuits
Alors je verrai si je puis
Vous ouvrir mon cœur et mon lit
À la centième"
Ah! Délices futurs
Ah! Divine aventure
Ah! J´ vais jouer, c´est sûr
L´Hymne à la Joie en fa dièse
Faut qu´ ça vous plaise!
Et pendant ce printemps pourri
Sans même se mettre à l´abri
Il est venu tout attendri
Monter la garde
Tandis qu´il se gèle les os
Imaginez l´autre, là-haut
Bien à son aise, bien au chaud
Qui le regarde
Disant "Je le croyais plus gai!
Qu´espère-t-il? Au fond c´est vrai
Qu´il est bien maigre et qu´il faudrait
Qu´il se remplume
Il pourrait bien mourir ici
Mais pas avant qu´il n´ait écrit
Sur mon âme une bien jolie
Chanson posthume"
Ah! Si j´ai bien compris
Ah! J´ suis un pur esprit
Ah! J´ vais jouer pardi
Un requiem en fa dièse
Pour qu´ ça vous plaise!
Les jours passèrent cependant
Dizaine après dizaine et quand
On approcha l´événement,
La récompense
La belle se prit à rêver
Eut presque envie d´anticiper
Et lui trouva des qualités,
De la prestance
Quand elle aperçut dans le noir
Du quatre-vingt-dix-neuvième soir
Son amoureux rempli d´espoir
Elle fut en transe
Mais le centième, il ne vint pas
Ne me demandez pas pourquoi
Je garderai par devers moi
Ce que j´en pense
Ah! Ça me tente plus
Ah! J´ vous ai assez vue
Ah! Vous pouvez là-d´ssus
Vous faire jouer en fa dièse
La Marseillaise!
Ah! Ça me tente plus
Ah! J´ vous ai assez vue
Ah! Vous l´aurez voulu
Je m´en vais dormir à l´aise
En fa dièse
Majeur!
Dont le modèle a disparu
Aimable et pas trop mal fichu
De sa personne
Son accordéon en sautoir
Il faisait valser les trottoirs
D´une musique sans histoire
Celle qu´on fredonne
Un soir que dans les beaux quartiers
Il essayait d´apitoyer
Une rombière entortillée
Dans ses fourrures
Il vit sortir de l´autobus
Une splendeur, une Vénus
Un canon, une super-plus
La beauté pure
Ah! J´en crois pas mes yeux
Ah! Cadeau du bon Dieu
Ah! J´ vais jouer mon vieux
L´hymne à l´amour en fa dièse
Faut qu´ ça lui plaise!
Oubliant là sa clientèle
Il la suivit mais la gazelle
Fit tricoter les jambes qu´elle
Avait superbes
Et sans entendre sa chanson
Quand il l´aborda sans façon
Elle l´assassina de son
Regard acerbe
Elle remarqua dans un éclair
Qu´ s´il avait la chanson, c´est clair,
En revanche, il n´avait pas l´air
L´air à la mode
Et le laissa planté tout con
Au pied d´une de ces maisons
Où on se casse le nez si on
N´a pas le code
Ah! Me laissez pas là
Ah! J´en perdrai mon la
Ah! J´ vais vous jouer la
Reine de la Nuit en fa dièse
Faut qu´ ça vous plaise!
Incapable de faire un pas
Devant son immeuble, il campa
Jonglant avec les "sûrement pas"
Et les "peut-être"
La demoiselle aux jolis yeux
Ça la chatouillait bien un peu
D´imaginer cet amoureux
Sous ses fenêtres
Voyant comme il s´enracinait
Elle lui fit passer un billet
"Si vous voulez m´attendre, c´est
Votre problème
Mais venez donc pendant cent nuits
Alors je verrai si je puis
Vous ouvrir mon cœur et mon lit
À la centième"
Ah! Délices futurs
Ah! Divine aventure
Ah! J´ vais jouer, c´est sûr
L´Hymne à la Joie en fa dièse
Faut qu´ ça vous plaise!
Et pendant ce printemps pourri
Sans même se mettre à l´abri
Il est venu tout attendri
Monter la garde
Tandis qu´il se gèle les os
Imaginez l´autre, là-haut
Bien à son aise, bien au chaud
Qui le regarde
Disant "Je le croyais plus gai!
Qu´espère-t-il? Au fond c´est vrai
Qu´il est bien maigre et qu´il faudrait
Qu´il se remplume
Il pourrait bien mourir ici
Mais pas avant qu´il n´ait écrit
Sur mon âme une bien jolie
Chanson posthume"
Ah! Si j´ai bien compris
Ah! J´ suis un pur esprit
Ah! J´ vais jouer pardi
Un requiem en fa dièse
Pour qu´ ça vous plaise!
Les jours passèrent cependant
Dizaine après dizaine et quand
On approcha l´événement,
La récompense
La belle se prit à rêver
Eut presque envie d´anticiper
Et lui trouva des qualités,
De la prestance
Quand elle aperçut dans le noir
Du quatre-vingt-dix-neuvième soir
Son amoureux rempli d´espoir
Elle fut en transe
Mais le centième, il ne vint pas
Ne me demandez pas pourquoi
Je garderai par devers moi
Ce que j´en pense
Ah! Ça me tente plus
Ah! J´ vous ai assez vue
Ah! Vous pouvez là-d´ssus
Vous faire jouer en fa dièse
La Marseillaise!
Ah! Ça me tente plus
Ah! J´ vous ai assez vue
Ah! Vous l´aurez voulu
Je m´en vais dormir à l´aise
En fa dièse
Majeur!