Le pauvre pierre
par Anne Sylvestre
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Quand, un jour, le pauvre Pierre
Comprit qu´il ne vivrait pas
Tout seul avec ses chimères
Dans sa chambre, il s´enferma
Que laisserai-je à ma mère
Qui m´a déjà si peu vu?
Que laisserai-je à mon père
Pour m´avoir si fort tenu?
Pauvre Pierre, ta misère
C´est ton cœur qui l´a voulue
Que laisserai-je à mes frères
Pour preuve que j´ai vécu?
Preuve qu´il y a sur Terre
Des richesses inconnues
Il y a tant de merveilles
Dans ma tête et dans mon cœur
Je n´ai plus ni temps ni veille
Pour les verser dans les leurs
Pauvre Pierre, ta misère
Ne doit pas te faire peur
Cependant qu´il se lamente
Une fille l´entendit
Ni très belle ni amante
Simple et douce, à ce qu´on dit
Console-toi, pauvre Pierre
Elle lui ouvrit son corps
Au matin, dans la lumière
Elle se sauva dehors
Pauvre Pierre, ta misère
Recule, tu vis encore
Quand enfin le pauvre Pierre
Vint à peser sur son lit
Moins qu´une poignée de terre
La fille revint vers lui :
Pierre, ne perds pas courage
Car j´ai là, au fond de moi
Dans mon ventre, l´héritage
Que tu laisseras de toi
Pauvre Pierre, ta misère
N´est pas si grande, tu vois
Je porterai à ta mère
Cet enfant de toi reçu
Le donnerai à ton père
Disant que tu l´as voulu
Il montrera à tes frères
Que tu as aimé la vie
En l´entendant, pauvre Pierre
Juste avant la fin sourit
Pauvre Pierre, ta misère
N´est plus si grande aujourd´hui
Pauvre Pierre, sous la terre
Dans cet enfant, tu revis
Comprit qu´il ne vivrait pas
Tout seul avec ses chimères
Dans sa chambre, il s´enferma
Que laisserai-je à ma mère
Qui m´a déjà si peu vu?
Que laisserai-je à mon père
Pour m´avoir si fort tenu?
Pauvre Pierre, ta misère
C´est ton cœur qui l´a voulue
Que laisserai-je à mes frères
Pour preuve que j´ai vécu?
Preuve qu´il y a sur Terre
Des richesses inconnues
Il y a tant de merveilles
Dans ma tête et dans mon cœur
Je n´ai plus ni temps ni veille
Pour les verser dans les leurs
Pauvre Pierre, ta misère
Ne doit pas te faire peur
Cependant qu´il se lamente
Une fille l´entendit
Ni très belle ni amante
Simple et douce, à ce qu´on dit
Console-toi, pauvre Pierre
Elle lui ouvrit son corps
Au matin, dans la lumière
Elle se sauva dehors
Pauvre Pierre, ta misère
Recule, tu vis encore
Quand enfin le pauvre Pierre
Vint à peser sur son lit
Moins qu´une poignée de terre
La fille revint vers lui :
Pierre, ne perds pas courage
Car j´ai là, au fond de moi
Dans mon ventre, l´héritage
Que tu laisseras de toi
Pauvre Pierre, ta misère
N´est pas si grande, tu vois
Je porterai à ta mère
Cet enfant de toi reçu
Le donnerai à ton père
Disant que tu l´as voulu
Il montrera à tes frères
Que tu as aimé la vie
En l´entendant, pauvre Pierre
Juste avant la fin sourit
Pauvre Pierre, ta misère
N´est plus si grande aujourd´hui
Pauvre Pierre, sous la terre
Dans cet enfant, tu revis