À mazas
par Aristide Bruant
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Pendant qu´t´étais à la campagne
En train d´te faire cautériser,
Au lieur ed´rester dans mon pagne,
Moi, j´m´ai mis à dévaliser;
Mais un jour, dans la ru´ d´Provence,
J´me suis fait fair´ marron su´ l´tas,
Et maint´nant j´tire d´la prévence,
A Mazas.
C´est en dévalisant la case
D´un´ gerce, un´ gironde à rupins,
Qu´on m´a fait avec Nib de naze,
Un monte en l´air de mes copains.
Faut y passer, quoi! C´est not´ rente,
Aussi, bon Dieu! J´me plaindrais pas
Si j´avais d´quoi m´boucher la fente,
A Mazas.
Mais, nom de Dieu! Mince d´purée!
C´est dégoûtant c´que nous cachons :
Des nentill´s, des pois en purée
Et d´l´eau grass´ comme à des cochons.
Vrai, j´m´enfil´rais ben un´ bouteille;
A présent qu´t´es sorti´ d´là-bas,
Envoy´-moi donc un peu d´oseille,
A Mazas.
Tu dois ben ça à ton p´tit homme
Qu´a p´têt´ été méchant pour toi,
Mais qui t´aimait ben, car, en somme,
Si j´te flaupais, tu sais pourquoi.
A présent qu´me v´là dans les planques
Et qu´je n´peux pus t´coller des tas,
Tu n´te figur´s pas c´que tu m´ manques,
A Mazas.
Faut que j´te d´mande encor quéqu´chose,
Ça s´rait qu´t´aill´s voir un peu mes vieux.
Vas-y, dis, j´t´en pri´, ma p´tit´ Rose,
Malgré qu´t´es pas bien avec eux.
Je n´sais rien de c´qui leur arrive...
Vrai, c´est pas pour fair´ du pallas,
Mais j´voudrais bien qu´moman m´écrive,
A Mazas.
Embrassons-nous, ma gigolette,
Adieu, sois sage et travaill´ bien,
Tâch´ de gagner un peu d´galette
Pour l´envoyer à ton pauv´ chien.
Nous r´tourn´rons su´ l´bord de la Seine,
A Meudon, cueillir du lilas,
Après qu´j´aurai fini ma peine,
A Mazas.
En train d´te faire cautériser,
Au lieur ed´rester dans mon pagne,
Moi, j´m´ai mis à dévaliser;
Mais un jour, dans la ru´ d´Provence,
J´me suis fait fair´ marron su´ l´tas,
Et maint´nant j´tire d´la prévence,
A Mazas.
C´est en dévalisant la case
D´un´ gerce, un´ gironde à rupins,
Qu´on m´a fait avec Nib de naze,
Un monte en l´air de mes copains.
Faut y passer, quoi! C´est not´ rente,
Aussi, bon Dieu! J´me plaindrais pas
Si j´avais d´quoi m´boucher la fente,
A Mazas.
Mais, nom de Dieu! Mince d´purée!
C´est dégoûtant c´que nous cachons :
Des nentill´s, des pois en purée
Et d´l´eau grass´ comme à des cochons.
Vrai, j´m´enfil´rais ben un´ bouteille;
A présent qu´t´es sorti´ d´là-bas,
Envoy´-moi donc un peu d´oseille,
A Mazas.
Tu dois ben ça à ton p´tit homme
Qu´a p´têt´ été méchant pour toi,
Mais qui t´aimait ben, car, en somme,
Si j´te flaupais, tu sais pourquoi.
A présent qu´me v´là dans les planques
Et qu´je n´peux pus t´coller des tas,
Tu n´te figur´s pas c´que tu m´ manques,
A Mazas.
Faut que j´te d´mande encor quéqu´chose,
Ça s´rait qu´t´aill´s voir un peu mes vieux.
Vas-y, dis, j´t´en pri´, ma p´tit´ Rose,
Malgré qu´t´es pas bien avec eux.
Je n´sais rien de c´qui leur arrive...
Vrai, c´est pas pour fair´ du pallas,
Mais j´voudrais bien qu´moman m´écrive,
A Mazas.
Embrassons-nous, ma gigolette,
Adieu, sois sage et travaill´ bien,
Tâch´ de gagner un peu d´galette
Pour l´envoyer à ton pauv´ chien.
Nous r´tourn´rons su´ l´bord de la Seine,
A Meudon, cueillir du lilas,
Après qu´j´aurai fini ma peine,
A Mazas.