La bataille de waterloo
par Bernard Demigny
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Tout le camp sommeille
Le général veille,
L´aurore vermeille,
Ne luit pas encor;
Sur l´enceinte immense,
Dans l´ombre s´élance
Et plane en silence
L´oiseau de la mort.
L´âme tranquille,
Le chef habile,
De son asile
Sort dès le matin.
Son oeil embrasse
Le vaste espace
Et sa main trace
L´arrêt du destin.
Guerrier intrépide,
d´un mot, il décide
L´attaque rapide
Et sur un tambour,
L´art pour lui conspire;
Son génie inspire
Les soins de l´Empire
Et l´ordre du jour.
Quand dans la plaine,
lueur lointaine
Indique à peine
les feux opposés,
Nos chefs s´assemblent
Nos rangs s´ébranlent,
Nos bivouacs tremblent
Sous leurs pas pressés.
Notre artillerie
Est en batterie,
Notre infanterie
Manoeuvre et s´étend.
Phalanges plus belles,
Nos lanciers fidèles
Dirigent leurs ailes
Où Mars les attend.
Les dragons passent,
Les flots s´amassent,
Nos hussards lassent
Leurs fougueux coursiers;
Troupe éclatante,
Masse imposante,
A l´oeil présente
Nos fiers cuirassiers.
La trompette sonne,
Les clairons résonnent,
Les coursiers frissonnent,
Prêts à s´échapper,
L´ennemi agite,
De ses corps d´élite
Veut couvrir la fuite,
La mort va frapper!
Mais il surmonte
L´effroi que dompte
La juste honte
D´un pareil succès.
Son artifice,
D´un bois propice,
Sert la milice
Du brave Écossais.
Nos flanqueurs s´avancent
Nos chasseurs s´élancent
Nos lanciers balancent
Leurs terribles dards.
Vivez dans l´Histoire,
Soldats que la Gloire
Mène à la Victoire
Sous nos étendards!
La charge sonne,
Le bronze tonne,
Le feu sillonne,
Moissonne les rangs;
Et la fumée
Dans l´air semée,
Couvre l´armée,
De ses noirs torrents.
La garde s´engage,
S´ouvrant un passage
Au sein d´un nuage
D´épaisses vapeurs.
Ses vieilles moustaches
Montrent leurs panaches,
Flottant sur les haches
De nos vieux sapeurs.
Comme la foudre
Qu´on voit dissoudre
Et mettre en poudre
Des cèdres altiers,
Leurs glaives percent,
Leurs bras renversent,
Leurs coups dispersent
Des carrés entiers.
L´ennemi succombe,
Il chancelle, il tombe,
Et déjà la tombe
Reçoit ses débris.
Ses soldats pâlissent,
Ses coursiers frémissent;
Les ailes retentisssent
De funestes cris!
Destin étrange!
Soudain tout change :
Le crime arrange
Un succès vendu.
Nos rangs se brisent,
Nos feux s´épuisent,
Des traîtres disent
Que tout est perdu!
Mais crainte frivole!
Le vainqueur d´Arcole
Paraît et revole
Au lieu du danger.
Ses braves l´entourent;
D´ardeur, il concourent
Et d´autres accourent
Prompts à nous venger
L´armée entière
Dans la carrière
Voit la poussière
Au loin s´élever;
Troupe inattendue
Qu´on croyait perdue
Tu nous es rendue
Et viens nous sauver.
L´ivresse circule
Puissant véhicule!
Espoir trop crédule!
tout à coup, Grands Dieux!
Erreur passagère,
faveur mensongère,
C´est l´aile étrangère
Qui s´offre à nos yeux!
Nos invincibles,
Inaccessibles
Aux coups sensibles
Du destin fatal,
Forts de courage
Bravent l´orage
Et du carnage
Donnent le signal.
Les masses s´écroulent,
des flots de sang coulent,
D´ardents chevaux foulent
Des corps palpitants.
La faux de la guerre,
Les feux du tonnerre
On jonché la terre
De membres sanglants.
Traits magnanimes!
Efforts sublimes!
Que de victimes
Vont encore s´offrir!
L´heure est funeste,
Tout nous l´atteste;
Il ne nous reste
Qu´à vaincre ou mourir.
Belliqueuse garde,
L´Anglais te regarde,
T´admire et retarde
Les feux et ton sort.
Ses lignes s´entrouvrent
Et vers toi découvrent
Cent bouches qui s´ouvrent
Pour vomir la mort.
Troupe immortelle
Sa voix t´appelle :
"Français", dit-elle,
Chargés de lauriers,
Tout nous seconde;
La foudre gronde,
Sauvez le monde
Les premiers guerriers".
Fortune, tu braves
Vainement nos braves;
Des Français esclaves!
Desseins superflus.
Tu peux les entendre;
Nous savons attendre
La mort sans nous rendre.
Ils n´existent plus.
Le général veille,
L´aurore vermeille,
Ne luit pas encor;
Sur l´enceinte immense,
Dans l´ombre s´élance
Et plane en silence
L´oiseau de la mort.
L´âme tranquille,
Le chef habile,
De son asile
Sort dès le matin.
Son oeil embrasse
Le vaste espace
Et sa main trace
L´arrêt du destin.
Guerrier intrépide,
d´un mot, il décide
L´attaque rapide
Et sur un tambour,
L´art pour lui conspire;
Son génie inspire
Les soins de l´Empire
Et l´ordre du jour.
Quand dans la plaine,
lueur lointaine
Indique à peine
les feux opposés,
Nos chefs s´assemblent
Nos rangs s´ébranlent,
Nos bivouacs tremblent
Sous leurs pas pressés.
Notre artillerie
Est en batterie,
Notre infanterie
Manoeuvre et s´étend.
Phalanges plus belles,
Nos lanciers fidèles
Dirigent leurs ailes
Où Mars les attend.
Les dragons passent,
Les flots s´amassent,
Nos hussards lassent
Leurs fougueux coursiers;
Troupe éclatante,
Masse imposante,
A l´oeil présente
Nos fiers cuirassiers.
La trompette sonne,
Les clairons résonnent,
Les coursiers frissonnent,
Prêts à s´échapper,
L´ennemi agite,
De ses corps d´élite
Veut couvrir la fuite,
La mort va frapper!
Mais il surmonte
L´effroi que dompte
La juste honte
D´un pareil succès.
Son artifice,
D´un bois propice,
Sert la milice
Du brave Écossais.
Nos flanqueurs s´avancent
Nos chasseurs s´élancent
Nos lanciers balancent
Leurs terribles dards.
Vivez dans l´Histoire,
Soldats que la Gloire
Mène à la Victoire
Sous nos étendards!
La charge sonne,
Le bronze tonne,
Le feu sillonne,
Moissonne les rangs;
Et la fumée
Dans l´air semée,
Couvre l´armée,
De ses noirs torrents.
La garde s´engage,
S´ouvrant un passage
Au sein d´un nuage
D´épaisses vapeurs.
Ses vieilles moustaches
Montrent leurs panaches,
Flottant sur les haches
De nos vieux sapeurs.
Comme la foudre
Qu´on voit dissoudre
Et mettre en poudre
Des cèdres altiers,
Leurs glaives percent,
Leurs bras renversent,
Leurs coups dispersent
Des carrés entiers.
L´ennemi succombe,
Il chancelle, il tombe,
Et déjà la tombe
Reçoit ses débris.
Ses soldats pâlissent,
Ses coursiers frémissent;
Les ailes retentisssent
De funestes cris!
Destin étrange!
Soudain tout change :
Le crime arrange
Un succès vendu.
Nos rangs se brisent,
Nos feux s´épuisent,
Des traîtres disent
Que tout est perdu!
Mais crainte frivole!
Le vainqueur d´Arcole
Paraît et revole
Au lieu du danger.
Ses braves l´entourent;
D´ardeur, il concourent
Et d´autres accourent
Prompts à nous venger
L´armée entière
Dans la carrière
Voit la poussière
Au loin s´élever;
Troupe inattendue
Qu´on croyait perdue
Tu nous es rendue
Et viens nous sauver.
L´ivresse circule
Puissant véhicule!
Espoir trop crédule!
tout à coup, Grands Dieux!
Erreur passagère,
faveur mensongère,
C´est l´aile étrangère
Qui s´offre à nos yeux!
Nos invincibles,
Inaccessibles
Aux coups sensibles
Du destin fatal,
Forts de courage
Bravent l´orage
Et du carnage
Donnent le signal.
Les masses s´écroulent,
des flots de sang coulent,
D´ardents chevaux foulent
Des corps palpitants.
La faux de la guerre,
Les feux du tonnerre
On jonché la terre
De membres sanglants.
Traits magnanimes!
Efforts sublimes!
Que de victimes
Vont encore s´offrir!
L´heure est funeste,
Tout nous l´atteste;
Il ne nous reste
Qu´à vaincre ou mourir.
Belliqueuse garde,
L´Anglais te regarde,
T´admire et retarde
Les feux et ton sort.
Ses lignes s´entrouvrent
Et vers toi découvrent
Cent bouches qui s´ouvrent
Pour vomir la mort.
Troupe immortelle
Sa voix t´appelle :
"Français", dit-elle,
Chargés de lauriers,
Tout nous seconde;
La foudre gronde,
Sauvez le monde
Les premiers guerriers".
Fortune, tu braves
Vainement nos braves;
Des Français esclaves!
Desseins superflus.
Tu peux les entendre;
Nous savons attendre
La mort sans nous rendre.
Ils n´existent plus.