Tout le long du sébasto
par Berthe Sylva
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Tous deux s´ rencontrèrent un soir
Elle avait de grands yeux noirs
Dont l´éclat le bouleversa tout d´ suite
Comme c´était un Parigot
Blagueur et très rigolo
La conversation s´engagea vite
Avec des gestes enjôleurs
Il lui dit des mots charmeurs
Et comme il savait fort bien s´y prendre
Il finit par l´émouvoir
Et depuis, on peut les voir
S´ baladant enlacés, l´air très tendre
Amoureusement,
À pas très lents
Tout le long du Sébasto
Depuis la rue Rambuteau
Jusqu´à la rue Turbigo
Ils vont dans tous les coinsteaux
Et sous les yeux des cerveaux
Trouvant ça très rigolo
Ils se donnent des p´tits bécots
Tout le long du Sébasto
Un jour, un vieil amoureux
Très riche et très généreux
Trouvant qu´elle avait de belles mirettes
Lui dit "Viens donc avec moi
Je te mettrai dans tes bois
T´auras des bijoux et des toilettes"
Dans un rêve de splendeur
Elle suivit le séducteur
Oubliant ses anciennes promesses
Et, depuis ce moment-là
Son amant fait les cent pas
Ne pouvant pas croire à sa détresse
C´est en pleurant
Qu´il va cherchant
Tout le long du Sébasto
Depuis la rue Rambuteau
Jusqu´à la rue Turbigo
Il va dans tous les coinsteaux
Eperdu, le cœur bien gros
Il d´mande à tous les potos
S´ils n´ont pas vu sa Margot
Tout le long du Sébasto
Mais au bout de quelque temps
La p´tite regrettait vivement
Son pauvre amant à l´amour sincère
Pour l´argent, pour les bijoux,
Elle n´éprouvait qu´ du dégoût
Préférant son honnête misère
Alors, on la vit un soir
Revenir sur le boulevard
Implorer son pardon, tout en larmes
Et, devant son repentir,
Il ne put se retenir
D´ l´embrasser car le bonheur désarme
Et d´puis c´ temps-là,
Comme autrefois
Tout le long du Sébasto
Depuis la rue Rambuteau
Jusqu´à la rue Turbigo
On les revoit dans les coinsteaux
Il paraît même que bientôt
On verra la p´tite Margot
Promener son p´tit marmot
Tout le long du Sébasto.
Elle avait de grands yeux noirs
Dont l´éclat le bouleversa tout d´ suite
Comme c´était un Parigot
Blagueur et très rigolo
La conversation s´engagea vite
Avec des gestes enjôleurs
Il lui dit des mots charmeurs
Et comme il savait fort bien s´y prendre
Il finit par l´émouvoir
Et depuis, on peut les voir
S´ baladant enlacés, l´air très tendre
Amoureusement,
À pas très lents
Tout le long du Sébasto
Depuis la rue Rambuteau
Jusqu´à la rue Turbigo
Ils vont dans tous les coinsteaux
Et sous les yeux des cerveaux
Trouvant ça très rigolo
Ils se donnent des p´tits bécots
Tout le long du Sébasto
Un jour, un vieil amoureux
Très riche et très généreux
Trouvant qu´elle avait de belles mirettes
Lui dit "Viens donc avec moi
Je te mettrai dans tes bois
T´auras des bijoux et des toilettes"
Dans un rêve de splendeur
Elle suivit le séducteur
Oubliant ses anciennes promesses
Et, depuis ce moment-là
Son amant fait les cent pas
Ne pouvant pas croire à sa détresse
C´est en pleurant
Qu´il va cherchant
Tout le long du Sébasto
Depuis la rue Rambuteau
Jusqu´à la rue Turbigo
Il va dans tous les coinsteaux
Eperdu, le cœur bien gros
Il d´mande à tous les potos
S´ils n´ont pas vu sa Margot
Tout le long du Sébasto
Mais au bout de quelque temps
La p´tite regrettait vivement
Son pauvre amant à l´amour sincère
Pour l´argent, pour les bijoux,
Elle n´éprouvait qu´ du dégoût
Préférant son honnête misère
Alors, on la vit un soir
Revenir sur le boulevard
Implorer son pardon, tout en larmes
Et, devant son repentir,
Il ne put se retenir
D´ l´embrasser car le bonheur désarme
Et d´puis c´ temps-là,
Comme autrefois
Tout le long du Sébasto
Depuis la rue Rambuteau
Jusqu´à la rue Turbigo
On les revoit dans les coinsteaux
Il paraît même que bientôt
On verra la p´tite Margot
Promener son p´tit marmot
Tout le long du Sébasto.