Les crayons
par Bourvil
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Ell´ n´avait pas de parents,
Puisque elle était orpheline.
Comm´ ell´ n´avait pas d´argent,
Ce n´était pas un´ richissime.
Ell´ eut c´pendant des parents,
Mais ils ne l´avaient pas r´connue,
Si bien que la pauvr´ enfant,
On la surnomma l´inconnue.
Ell´ vendait des cart´ postales,
Puis aussi des crayons,
Car sa destinée fatale,
C´était d´vendr´ des crayons.
Elle disait aux gens d´la rue :
"Voulez-vous des crayons?"
Mais r´connaissant l´inconnue,
Ils disaient toujours non.
C´est ça qu´est triste.
C´est triste quand même de n´pas reconnaître son enfant,
Il faut pas être physionomiste!
Il m´semble que si j´avais un enfant, moi je le reconnaîtrais!
A condition qu´il me ressemble, naturellement!
C´était rue d´Ménilmontant,
Qu´elle étalait son p´tit panier.
Pour attirer les clients,
Ell´ remuait un peu son panier,
Mais un jour, un vagabond
Qui passait auprès d´son panier
Lui a pris tous ses crayons,
Alors, ell´ s´est mise à crier :
"Voulez-vous des cartes postales?
Je n´ai plus de crayons.",
Mais les gens, chose banale,
N´voulaient plus qu´des crayons.
Quand elle criait dans la rue,
"Voulez-vous des crayons?"
Ils disaient à l´inconnue :
"Tes crayons sont pas bons.",
C´est ça qu´est triste.
C´est triste quand même, elle avait plus d´crayons.
Forcément, elle s´baladait avec son panier à découvert, n´est-ce pas?
Alors l´vagabond, lui, il passait à côté d´son panier, n´est-ce pas?
Alors avec sa main, alors... heu... hop!
Il lui a pris tous ses crayons, comme ça elle n´en avait plus.
C´est vrai qu´elle n´en avait pas besoin puisqu´elle n´en vendait jamais!
Mais quand même!
Un marchand d´crayons en gros
Lui dit : "Viens chez moi mon enfant,
Je t´en ferai voir des beaux,
Je n´te demanderai pas d´argent."
Ce fut un drôle de marché,
Car c´était un drôle de marchand,
Et elle l´a senti passer,
Car elle en a eu un enfant.
C´est triste ça quand même d´abuser d´une inconnue comme ça!
C´est vrai qu´elle a été faible aussi!
C´est pas parce qu´il disait qu´il avait un... qu´il était...
Enfin, elle avait un enfant quoi, elle avait bonne mine!
Si seulement elle avait eu une mine de crayon!
Mais non, mais c´est ça qui la minait!
Alors elle l´a abandonnée, son enfant,
Et qu´est-ce qu´elle a fait plus tard cette enfant, hein?
Elle vendait des cartes postales,
Puis aussi des crayons,
Car sa destinée fatale,
C´était d´vendre des crayons.
Elle disait aux gens d´la rue,
"Voulez-vous des crayons?"
Mais r´connaissant l´inconnue,
Ils disaient toujours non.
C´est ça qu´est triste.
Puisque elle était orpheline.
Comm´ ell´ n´avait pas d´argent,
Ce n´était pas un´ richissime.
Ell´ eut c´pendant des parents,
Mais ils ne l´avaient pas r´connue,
Si bien que la pauvr´ enfant,
On la surnomma l´inconnue.
Ell´ vendait des cart´ postales,
Puis aussi des crayons,
Car sa destinée fatale,
C´était d´vendr´ des crayons.
Elle disait aux gens d´la rue :
"Voulez-vous des crayons?"
Mais r´connaissant l´inconnue,
Ils disaient toujours non.
C´est ça qu´est triste.
C´est triste quand même de n´pas reconnaître son enfant,
Il faut pas être physionomiste!
Il m´semble que si j´avais un enfant, moi je le reconnaîtrais!
A condition qu´il me ressemble, naturellement!
C´était rue d´Ménilmontant,
Qu´elle étalait son p´tit panier.
Pour attirer les clients,
Ell´ remuait un peu son panier,
Mais un jour, un vagabond
Qui passait auprès d´son panier
Lui a pris tous ses crayons,
Alors, ell´ s´est mise à crier :
"Voulez-vous des cartes postales?
Je n´ai plus de crayons.",
Mais les gens, chose banale,
N´voulaient plus qu´des crayons.
Quand elle criait dans la rue,
"Voulez-vous des crayons?"
Ils disaient à l´inconnue :
"Tes crayons sont pas bons.",
C´est ça qu´est triste.
C´est triste quand même, elle avait plus d´crayons.
Forcément, elle s´baladait avec son panier à découvert, n´est-ce pas?
Alors l´vagabond, lui, il passait à côté d´son panier, n´est-ce pas?
Alors avec sa main, alors... heu... hop!
Il lui a pris tous ses crayons, comme ça elle n´en avait plus.
C´est vrai qu´elle n´en avait pas besoin puisqu´elle n´en vendait jamais!
Mais quand même!
Un marchand d´crayons en gros
Lui dit : "Viens chez moi mon enfant,
Je t´en ferai voir des beaux,
Je n´te demanderai pas d´argent."
Ce fut un drôle de marché,
Car c´était un drôle de marchand,
Et elle l´a senti passer,
Car elle en a eu un enfant.
C´est triste ça quand même d´abuser d´une inconnue comme ça!
C´est vrai qu´elle a été faible aussi!
C´est pas parce qu´il disait qu´il avait un... qu´il était...
Enfin, elle avait un enfant quoi, elle avait bonne mine!
Si seulement elle avait eu une mine de crayon!
Mais non, mais c´est ça qui la minait!
Alors elle l´a abandonnée, son enfant,
Et qu´est-ce qu´elle a fait plus tard cette enfant, hein?
Elle vendait des cartes postales,
Puis aussi des crayons,
Car sa destinée fatale,
C´était d´vendre des crayons.
Elle disait aux gens d´la rue,
"Voulez-vous des crayons?"
Mais r´connaissant l´inconnue,
Ils disaient toujours non.
C´est ça qu´est triste.