Le serpent python
par Charles Trenet
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C´est un serpent python.
C´est un python serpent
Qui se promène dans la forêt
Pour chercher à dévorer
Un beau petit lapin
Ou bien un nègre fin
Car le serpent Python a faim.
Il a une faim sans fin!
Mais bêtes et gens sont partis hier,
Loués par la Metro Goldwyn Mayer
Pour figurer dans un film de Tarzan
Qui doit rapporter beaucoup d´argent!
Et le serpent piteux
Est triste et s´mord la queue
Car il comprend, ô désespoir,
Qu´il ne mang´ra pas ce soir.
Soudain, le bois s´éveille.
Arrivent des appareils
De prises de vues de prise de son.
C´est la scène du grand frisson.
On lâche des animaux :
Des lions et des Rhino-
Céros qu´ont l´air féroce comme tout
Mais sont doux comme des toutous.
Notre serpent, du haut d´une branche, en l´air,
Voit m´sieur Johny Weissmüller
Qui fait joujou avec un éléphant.
Quel joli tableau pour les enfants,
Mais tant de cinéma
N´remplit pas l´estomac
Du pauvre serpent qui n´aura pas,
Qui n´aura pas de repas.
Quand une idée subtile.
Germe au cœur du reptile
Profitant d´une répétition
Voici qu´avec précaution,
Dans l´ombre du crépuscule,
Il avance, il recule
Puis happe un morceau minuscule,
Un morceau de pellicule
Qui dépassait d´une boîte en fer.
C´était la grande scène du Val d´Enfer
Tournée l´matin dans une cloche à plongeur
Pour mieux voir évoluer le nageur
Et, comme un spaghetti,
L´Python en appétit
Avale deux cents mètres, à présent,
Des aventures de Tarzan!
Puis il s´en va joyeux,
Pensant : "C´est merveilleux.
Je vais dormir maint´nant trois s´maines
Digérer ce film sans peine.
Rampant par-ci, par-là,
Il s´enroule, oh la la,
Autour d´un cocotier géant
Mais soudain s´écrie : "J´ai en...
J´ai envie d´vomir, c´est affreux : tu m´as
Empoisonné, cinéma!
Tarzan n´est pas pour les pauvres pythons.
J´en ai mal jusqu´au bout des tétons."
Et la moralité
Du serpent dépité,
C´est qu´parfois trop d´ciné parleur
Peut vous donner mal au cœur
Ou que les hommes digèrent, dit-on,
Mieux que les serpents Python.
C´est un python serpent
Qui se promène dans la forêt
Pour chercher à dévorer
Un beau petit lapin
Ou bien un nègre fin
Car le serpent Python a faim.
Il a une faim sans fin!
Mais bêtes et gens sont partis hier,
Loués par la Metro Goldwyn Mayer
Pour figurer dans un film de Tarzan
Qui doit rapporter beaucoup d´argent!
Et le serpent piteux
Est triste et s´mord la queue
Car il comprend, ô désespoir,
Qu´il ne mang´ra pas ce soir.
Soudain, le bois s´éveille.
Arrivent des appareils
De prises de vues de prise de son.
C´est la scène du grand frisson.
On lâche des animaux :
Des lions et des Rhino-
Céros qu´ont l´air féroce comme tout
Mais sont doux comme des toutous.
Notre serpent, du haut d´une branche, en l´air,
Voit m´sieur Johny Weissmüller
Qui fait joujou avec un éléphant.
Quel joli tableau pour les enfants,
Mais tant de cinéma
N´remplit pas l´estomac
Du pauvre serpent qui n´aura pas,
Qui n´aura pas de repas.
Quand une idée subtile.
Germe au cœur du reptile
Profitant d´une répétition
Voici qu´avec précaution,
Dans l´ombre du crépuscule,
Il avance, il recule
Puis happe un morceau minuscule,
Un morceau de pellicule
Qui dépassait d´une boîte en fer.
C´était la grande scène du Val d´Enfer
Tournée l´matin dans une cloche à plongeur
Pour mieux voir évoluer le nageur
Et, comme un spaghetti,
L´Python en appétit
Avale deux cents mètres, à présent,
Des aventures de Tarzan!
Puis il s´en va joyeux,
Pensant : "C´est merveilleux.
Je vais dormir maint´nant trois s´maines
Digérer ce film sans peine.
Rampant par-ci, par-là,
Il s´enroule, oh la la,
Autour d´un cocotier géant
Mais soudain s´écrie : "J´ai en...
J´ai envie d´vomir, c´est affreux : tu m´as
Empoisonné, cinéma!
Tarzan n´est pas pour les pauvres pythons.
J´en ai mal jusqu´au bout des tétons."
Et la moralité
Du serpent dépité,
C´est qu´parfois trop d´ciné parleur
Peut vous donner mal au cœur
Ou que les hommes digèrent, dit-on,
Mieux que les serpents Python.