Ode à la mer
par Christiane Courvoisier
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J´ai vu des soleils noirs et des hivers de glace
Flirter dans le silence d´une nuit sans étoiles
Quand mes yeux grand ouverts, aveuglés, éblouis
M´entraînaient sur la trace de ce rayon lunaire
Dessinant sur la mer comme un chemin de vie...
Mais j´irai vers la mer, ma grande mer salée
Mes vagues de tempête, elle me lavera de tout
Et me fera me reconnaître, je me plonge en ton sein
Ma mère, mon cocon hérissé d´épines
Qui me renvoie à ma nudité et à mon devenir
Vibration sourde au fond de mes entrailles
Ondulation subtile qui me frise la peau
S´insinue dans mes os et me renverse l´âme
Qui me creuse les reins et me gonfle les voiles
De ce fringant esquif qui bande ses amarres
Lorsque l´appel du large se fait irrésistible
Tu me fais l´instrument de mes élans profonds
Lorsque, habitée de toi, je t´abandonne mon corps
Et me jette, délivrée, dans tes flots bouillonnants
Dans tes flots bouillonnants
{Parlé:}
Le temps, que je crois arrêté, me renvoie mon image d´écume
Gifle marine où se noie ma lucidité
Mes doigts, un à un, se détachent
Je glisse dans le tout de ce cri étranglé
Qui monte de mon sexe grand ouvert sur le large
Que je voudrais tempête
Et tes dents sur mon cou répercutent les ondes
De ce flux de marée qui inonde le port
Quand te pressent mes mains de ne plus en finir...
De ne plus en finir {x3}
Sais-tu de quelle couleur ils sont mes yeux, ce soir?
Ils sont gris, bleus, verts
La couleur de la mer quand elle couve sa colère
Prends garde! Prends garde à la colère de la mer!
Jamais aucun homme, sais-tu, n´a pu dompter ses vagues
Elle a plus d´un tour dans son sac et ses ressacs
Elle se joue de tes filets, de tes voiles, de tes rames
Et tu peux toujours t´accrocher à sa crinière d´écume
Elle t´entraîne dans ses rouleaux
Où elle veut, quand elle veut, et comme elle le veut
Tu n´as qu´à lâcher prise
Je sens vibrer en moi des cris cormoranesques
Lorsque s´inventerait une nouvelle langue
Une nouvelle langue intime de la mer
Les pieds nus dans le sable et le nez dans les vagues
Je réponds à l´appel de mes frères goélands
Je n´ai pas pu tenir sur les quais de la Seine
Quand s´enflait dans mes conques l´invite de tes mouettes
Ces compagnes d´enfance, comme un relent de port
Qui me tenait debout, les naseaux en arrêt
Et tout mon corps en manque
Ta mouvance insatiable me labourait le ventre
Je savais bien qu´un jour, je lâcherais enfin
Ce cartable trop lourd, cette raison coupable
Pour prendre la marée et la mer dans mes voiles
Mes rêves de quinze ans et mon cœur dans tes lames
L´enfant qui se cachait dans des bars à matelots
Pour s´en griser les yeux et s´en imbiber l´âme
De ces voix de marins, de ces odeurs de toiles
De casiers et d´écume, de ces mains qui parlaient
De craquements de coque, de poissons, de filets
Et d´une autre exigence {x2}
Cet enfant te revient avec un corps de femme
Prends-le dans tes haubans, prends-moi dans ton sillage
Tu es mon élément et je suis ton amante
Ta fille, mon océan, mon passé, ton enfance {x2}
Flirter dans le silence d´une nuit sans étoiles
Quand mes yeux grand ouverts, aveuglés, éblouis
M´entraînaient sur la trace de ce rayon lunaire
Dessinant sur la mer comme un chemin de vie...
Mais j´irai vers la mer, ma grande mer salée
Mes vagues de tempête, elle me lavera de tout
Et me fera me reconnaître, je me plonge en ton sein
Ma mère, mon cocon hérissé d´épines
Qui me renvoie à ma nudité et à mon devenir
Vibration sourde au fond de mes entrailles
Ondulation subtile qui me frise la peau
S´insinue dans mes os et me renverse l´âme
Qui me creuse les reins et me gonfle les voiles
De ce fringant esquif qui bande ses amarres
Lorsque l´appel du large se fait irrésistible
Tu me fais l´instrument de mes élans profonds
Lorsque, habitée de toi, je t´abandonne mon corps
Et me jette, délivrée, dans tes flots bouillonnants
Dans tes flots bouillonnants
{Parlé:}
Le temps, que je crois arrêté, me renvoie mon image d´écume
Gifle marine où se noie ma lucidité
Mes doigts, un à un, se détachent
Je glisse dans le tout de ce cri étranglé
Qui monte de mon sexe grand ouvert sur le large
Que je voudrais tempête
Et tes dents sur mon cou répercutent les ondes
De ce flux de marée qui inonde le port
Quand te pressent mes mains de ne plus en finir...
De ne plus en finir {x3}
Sais-tu de quelle couleur ils sont mes yeux, ce soir?
Ils sont gris, bleus, verts
La couleur de la mer quand elle couve sa colère
Prends garde! Prends garde à la colère de la mer!
Jamais aucun homme, sais-tu, n´a pu dompter ses vagues
Elle a plus d´un tour dans son sac et ses ressacs
Elle se joue de tes filets, de tes voiles, de tes rames
Et tu peux toujours t´accrocher à sa crinière d´écume
Elle t´entraîne dans ses rouleaux
Où elle veut, quand elle veut, et comme elle le veut
Tu n´as qu´à lâcher prise
Je sens vibrer en moi des cris cormoranesques
Lorsque s´inventerait une nouvelle langue
Une nouvelle langue intime de la mer
Les pieds nus dans le sable et le nez dans les vagues
Je réponds à l´appel de mes frères goélands
Je n´ai pas pu tenir sur les quais de la Seine
Quand s´enflait dans mes conques l´invite de tes mouettes
Ces compagnes d´enfance, comme un relent de port
Qui me tenait debout, les naseaux en arrêt
Et tout mon corps en manque
Ta mouvance insatiable me labourait le ventre
Je savais bien qu´un jour, je lâcherais enfin
Ce cartable trop lourd, cette raison coupable
Pour prendre la marée et la mer dans mes voiles
Mes rêves de quinze ans et mon cœur dans tes lames
L´enfant qui se cachait dans des bars à matelots
Pour s´en griser les yeux et s´en imbiber l´âme
De ces voix de marins, de ces odeurs de toiles
De casiers et d´écume, de ces mains qui parlaient
De craquements de coque, de poissons, de filets
Et d´une autre exigence {x2}
Cet enfant te revient avec un corps de femme
Prends-le dans tes haubans, prends-moi dans ton sillage
Tu es mon élément et je suis ton amante
Ta fille, mon océan, mon passé, ton enfance {x2}