Coup de grisou
par Édith Piaf
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C´était un homm´ sans condition,
Un typ´ qu´avait pas d´ambition,
Pourtant, Bon Dieu! qu´il était fort.
Il n´avait pas d´situation
Et il travaillait au charbon
Dans les villes noires du Nord.
On l´avait app´lé : "Coup d´grisou"
Un jour qu´il était en colère
Et qu´il avait mis sens d´ssus d´ssous
Tout un bistro avec les verres.
A forc´ de peiner dans le noir,
Il n´aimait qu´la couleur du soir.
Le soleil lui brûlait les yeux.
Le grand jour l´empêchait d´parler.
C´était un dieu d´l´obscurité,
Un dieu bien triste et malheureux,
Un dieu bien triste et malheureux
Car il aimait par-dessus tout
Un´ fill´ des plain´s aux cheveux roux,
Roux comm´ les sarments des vignes,
Des cheveux où la lumièr´ pleut.
Ça l´forçait à cligner des yeux
Comm´ si l´soleil lui faisait sign´.
Ell´ l´emmenait dans les moissons
Par les frais chemins du dimanche.
Tout était clair, tout était blond
Et la clarté prenait sa r´vanche.
Ça lui f´sait mal derrièr´ le front
Mais il faisait des concessions.
Dame, il essayait d´être heureux.
C´est comm´ ça qu´on perd un amour.
Ell´ l´a trompé par un beau jour
Avec un qui aimait l´ciel bleu,
Avec un qui aimait l´ciel bleu.
Quand "Coup d´grisou" a tout appris,
Il travaillait au fond du puits
Tout luisant de reflets tout noirs
Pendant dix s´cond´s il n´a rien dit
Et puis d´un seul coup ça l´a pris.
Ah! c´était pas joli à voir,
Rien qu´à l´entendre on s´demandait
Si l´diable n´était pas sous terre.
Probabl´ que ça lui ressemblait
Puisqu´il a tout foutu par terre.
Quand l´vrai grisou s´en est mêlé,
A eux deux, ils ont fait sauter
La terre, la mine et tout l´fourbi!
Après trois jours on l´a r´monté
Avec sa part d´éternité
Et quand on l´a sorti du puits,
La lumièr´ se moquait de lui.
Le soleil donnait un gala
Pour l´embêter un´ dernièr´ fois
Mais Coup d´grisou était guéri :
Il avait épousé la nuit...
Un typ´ qu´avait pas d´ambition,
Pourtant, Bon Dieu! qu´il était fort.
Il n´avait pas d´situation
Et il travaillait au charbon
Dans les villes noires du Nord.
On l´avait app´lé : "Coup d´grisou"
Un jour qu´il était en colère
Et qu´il avait mis sens d´ssus d´ssous
Tout un bistro avec les verres.
A forc´ de peiner dans le noir,
Il n´aimait qu´la couleur du soir.
Le soleil lui brûlait les yeux.
Le grand jour l´empêchait d´parler.
C´était un dieu d´l´obscurité,
Un dieu bien triste et malheureux,
Un dieu bien triste et malheureux
Car il aimait par-dessus tout
Un´ fill´ des plain´s aux cheveux roux,
Roux comm´ les sarments des vignes,
Des cheveux où la lumièr´ pleut.
Ça l´forçait à cligner des yeux
Comm´ si l´soleil lui faisait sign´.
Ell´ l´emmenait dans les moissons
Par les frais chemins du dimanche.
Tout était clair, tout était blond
Et la clarté prenait sa r´vanche.
Ça lui f´sait mal derrièr´ le front
Mais il faisait des concessions.
Dame, il essayait d´être heureux.
C´est comm´ ça qu´on perd un amour.
Ell´ l´a trompé par un beau jour
Avec un qui aimait l´ciel bleu,
Avec un qui aimait l´ciel bleu.
Quand "Coup d´grisou" a tout appris,
Il travaillait au fond du puits
Tout luisant de reflets tout noirs
Pendant dix s´cond´s il n´a rien dit
Et puis d´un seul coup ça l´a pris.
Ah! c´était pas joli à voir,
Rien qu´à l´entendre on s´demandait
Si l´diable n´était pas sous terre.
Probabl´ que ça lui ressemblait
Puisqu´il a tout foutu par terre.
Quand l´vrai grisou s´en est mêlé,
A eux deux, ils ont fait sauter
La terre, la mine et tout l´fourbi!
Après trois jours on l´a r´monté
Avec sa part d´éternité
Et quand on l´a sorti du puits,
La lumièr´ se moquait de lui.
Le soleil donnait un gala
Pour l´embêter un´ dernièr´ fois
Mais Coup d´grisou était guéri :
Il avait épousé la nuit...