Quand la mort à jamais fermera ma paupière
Quand ma voix se taira, quand mes yeux seront clos
Et quand mon corps sera dans le cercueil enclos
Pour moi, vous qui passez, dites une prière

Je ne veux point de deuil, de tristesse ou de pleurs
Pour ombrager ma tombe, au lieu de noirs cyprès
Je ne veux que des roses, que des jasmins frais
Je ne veux que des fleurs, que des fleurs, des fleurs

Et si, mélancolique, un jour de printemps frais
Vous longez en rêvant le mur du cimetière
Déposez sur ma tombe une rose dernière
Et priez un instant pour m´oublier après

Épargnez-moi surtout les regrets, les douleurs
D´un tribut que l´on paie en pleurant au défunt
Je veux m´endormir seul, enivré de parfum
Je ne veux que des fleurs, que des fleurs, des fleurs